Pas besoin de lire Dans les lignes de ta main Pour voir que tu me donneras ta vie. Pas de petit sourire énigmatique, Ni de baiser volés à mes pratiques Non, non bientôt tu m'aimeras! Tu hésites encore Mais plus pour très longtemps, Je sais que tu as l'cur brûlant. Et moi cruelle je compte les pas (Yeah yeah! ) Qui t'amèneront enfin dans mes bras. Oui, oui et tu en souffriras! J'avais des sentiments Et je les ai perdus Au détour d'un été, Ils n'existent plus! Dans les lignes de ta main (Yeah yeah! ) Pas de petit sourire énigmatique, (Yeah yeah! ) Mais plus pour très longtemps, (Yeah yeah! ) Ils n'existent … plus! [Rires] (Chéri, Comment c'est possible? Arrête! ) Et tu en souffriras! Transcripteur: SLeK
Poème Les Lignes de la main - Georges Rodenbach I La main s'enorgueillit de sa nudité calme Et d'être rose et lisse, et de jouer dans l'air Comme un oiseau narguant l'écume de la mer, Et de frémir avec des souplesses de palme. La main exulte; elle est fière comme une rose – Sans songer que l'envers est un réseau de plis! – Et fait luire au soleil ses longs ongles polis Enchâssant dans la chair un peu de corail rose. La main règne, d'un air impérieux, car tout Ne s'accomplit que par elle, tout dépend d'elle; Pour le nid du bonheur, elle est une hirondelle; Et, pour le vin de joie, elle est le raisin d'août. La main rit d'être blanche et rose, et qu'elle éclaire Comme un phare, et qu'elle ait une odeur de sachet; C'est comme si toujours elle s'endimanchait À voir les bagues d'or dont se vêt l'annulaire. Or pendant que la main s'enorgueillit ainsi D'être belle, et de se convaincre qu'elle embaume, Les plis mystérieux s'aggravent dans la paume Et vont commencer d'être un écheveau transi. Vain orgueil, jeu coquet de la main pavanée Qui rit de ses bijoux, des ongles fins, des fards; Cependant qu'en dessous, avec des fils épars, La Mort tisse déjà sa toile d'araignée.
II Les lignes de la main, géographie innée! Ce sont d'obscurs chemins venus de l'infini; Ce sont les fils brouillés d'un rouet endormi; Ah! l'arabesque étrange où gît la Destinée! Quelle magicienne en lira le grimoire Si confus – on dirait d'il y a si longtemps! Parmi le sable nu, ruisseaux intermittents; Noms balafrant en vain un miroir sans mémoire. Signes définitifs, encor qu'irrésolus! Pâle embrouillamini, fantasques écritures Dont le sens se dérobe et fuit sous des ratures, Et que nul familier du mystère n'a lus. Secret perdu du langage des lignes belles Grâce à qui des bergers avaient trouvé le sens Des astres de Chaldée en un ciel bleu d'encens, Ayant vu dans leurs mains des lignes parallèles. III Je me souviens de telles mains, mains gardiennes! Du rose d'une neige au soleil, lumineuses Comme un albâtre pâle où dorment des veilleuses, Ces chères mains qui m'ont été quotidiennes. Mains si claires! Elles s'entouraient d'un halo Dans l'air qui, de les voir jeunes, semblait vieilli; Si calmes, elles étaient comme un fruit cueilli; Fraîches, elles semblaient avoir joué dans l'eau.
Un certain soir d'incertitude, je suis allé voir une voyante. Près pour l'arnaque et l'inquiétude, car la vision de l'avenir est payante. C'est mon coeur qui frappe quand je sonne à la porte, je me sens tout gamin quand elle ouvre, me regarde, me sourit et m'escorte pour me lire les lignes de la main. Elle prends son pied en prenant mes mains, ses mains tenant mes doigts sont balèzes. Elle est adroite et j'ai deux mains gauches, ses mains tenant mon malaise. Elle a la main forte, elle a la main ferme, elle a la main mise Parfois où je sorte, je veux revenir demain, mes deux mains sont prises. Sa main est agile, et ça m'indispose que sa main tripote, car sa main est curieuse, et sa main est fouineuse, ça m'insupporte. Mais ça m'intéresse quand sa main se calme car sa main est belle. Oui sa main est douce et sa main est chaude et ça m'interpelle. Elle prends ma main gauche pour me lire les lignes, moi j'ai un mauvais feeling, car elle veut être précise, mais moi je lui propose de rester dans les grande lignes.
As-tu découvert, Ce qui se cache, Dernière la lumière? La pluie sans relâche Maintenant que...
C'est là, nous le sentons, que gît l'essentiel; Ces lignes sont vraiment les racines de l'être; Et c'est par là, quand nous commençâmes de naître, Que nous avons été déracinés du ciel. La main en a gardé la preuve indélébile; Et c'est pourquoi, malgré bonheurs, bijoux, baisers, Elle souffre de tous ces fils entrecroisés Qui font pleurer en elle une plaie immobile.