Apprendre à déguster différemment. Cap ou pas cap? Jusqu'à la mi-janvier 2022 au Perchoir Ménilmontant, 14 rue Crespin du Gast, Paris 11e. Réservations sur © The Good Place ADMO au musée du Quai Branly - Jacques Chirac Les chefs? Pendant 100 jours, Alain Ducasse réunit autour de lui les meilleurs chefs du moment, à savoir le Catalan Albert Adrià, le roi de la naturalité Romain Meder, mais aussi la pâtissière Jessica Préalpato et le chef de cave de Dom Pérignon Vincent Chaperon. 14 rue Crespin du Gast, 75011 Paris. Leur restaurant éphémère ADMO crée l'événement au musée du Quai Branly - Jacques Chirac: un projet expérimental à la rencontre des gastronomies espagnole et française, qui promet un moment de haute cuisine dans une démarche 100% durable. À la carte? Deux formules: déjeuner ou dîner 7 mets (380 €) ou déjeuner 5 mets (200 €). Si le contenu des assiettes reste pour le moment un secret bien gardé, la promesse annonce une expérience gustative assez démente qui sublime le bel ingrédient dans un menu résolument créatif sublimé par un champagne d'exception.
On les suivrait au bout du monde, et pourtant ces chef·fe·s ne possèdent pas (encore) leur propre restaurant. Ou bien, groupés ensemble pour un projet commun d'envergure, ils créent un buzz tel que les réservations s'arrachent déjà. Mohamed Cheikh, Céline Pham, Adrien Cachot et la team de choc montée par Alain Ducasse s'installent le temps de résidences food hautement désirables dans les lieux les plus en vue de Paris. Tour des (presque) propriétaires. © Instagram/@pascal_ito_officiel et © Matteo Carassale Mauro Colagreco chez Anahi Le chef? 14 rue crespin du gast la. Chef du " meilleur restaurant du monde " (2019) aka l'ultra-convoité Mirazur de Menton, Mauro Colagreco n'a jamais pris la grosse tête. Invité à célébrer la réouverture d' Anahi avec une nouvelle carte éphémère autour de la viande et de l'Argentine évidemment, on l'a même aperçu éplucher lui-même quelques pommes de terre, comme un commis 3 étoiles. Et pourtant, c'est bien en star qu'a décidé de l'accueillir Riccardo Giraudi, propriétaire des lieux et importateur exclusif des bœufs les plus précieux au monde.
Plutôt que d'entrer dans le détail de ce que nous avons goûté comme nous le faisons habituellement, nous allons jouer le jeu du chef et respecter l'effet de surprise souhaité par ce dernier. Le reste de cette chronique est donc garantie sans « spoil »! Alors comment parler de cuisine sans mentionner les plats qui l'incarnent? 14 rue crespin du gastro. L'exercice étant périlleux, on s'en tiendra donc à l'essentiel. Sur le fond, et malgré quelques gimmicks, les assiettes sont tour à tour inventives, inspirées, audacieuses, jouissives, ludiques ou franchement inattendues. Mais aussi, et surtout, parfaitement maîtrisées dans l'équilibre des saveurs, pas toujours évidentes à associer, comme dans les cuissons, invariablement millimétrées. Il y a un peu du génie de Paul Pairet, trois étoiles Michelin à Shanghai et mentor d'Adrien Cachot dans Top Chef — il signe même la préface de son livre Hors Piste —, chez ce chef tout juste trentenaire, assurément l'un des plus doués de sa génération. Sur la forme en revanche, le tableau est moins enthousiasmant.
La suite? Une variation suave-acide sur le butternut et une espumesque Saint-Jacques aux agrumes dans son plus simple appareil. Restaurant Becquetance à Paris - Fooding ®. Avant les climax du repas: le cabillaud façon pil pil basque, malin à se jeter la tête la première dans le golfe de Biscaye… Dans la foulée, on se réchauffe d'une lave pimentée de mapotofu où trône un cromesquis de cervelle, puis on roucoule d'aise avec un suprême de pigeon rôti, lubrifié de son jus et secondé d'un gnocchi aux champis. Vers la fin débarque une insolente mousse de mont d'or et granny smith à réveiller un mort, avant le dessert de l'année: un nacho comme la braise, en version glacée, avec granité abrasif de jalapeño, guacamole et tuile de maïs incurvée – de la junk food surdouée! Pour clore ce feuilleton à rebondissements, déboule le fameux dessert de sous-bois pollué d'un gobelet en plastique (en sucre) vu à la télé, tout en humus cacaoté. On applaudit ce dîner fleuve brillant, précis, qui ne se perd pas dans les eaux troubles du mystère. Sur la solide carte des vins, on hésite entre un blanc de Loire d'Alexandre Bain (50 €) et un fleurie du Beaujo du Domaine de la Grand'Cour (65 €), ou alors on prend les deux – mais on peut aussi miser sur les cocktails perchés de Swann Higgins (15 €).