L' erreur sur le droit Elle est définie à l'article 122-3 du Code pénal: "N'est pas pénalement responsable la personne qui justifie avoir cru, par une erreur sur le droit qu'elle n'était pas en mesure d'éviter, pouvoir légitimement accomplir l'acte". Il est déductible de ce texte que, outre la question de la charge de la preuve, 3 conditions doivent être réunies: L'erreur doit porter sur une règle de droit. L'erreur doit être inévitable (ex: absence de publication des arrêtés de police ou des annexes auxquels renvoient les textes; mauvaise information juridique apportée par une autorité publique). Pour l'auteur, son acte doit paraitre légitime. S'il y avait un doute de la part de l'auteur sur la légitimité de l'acte, l'erreur sur le droit ne pourra être retenue. Pour être relevée, la preuve de cette erreur doit être apportée par l'auteur de l'infraction. Cette cause d'irresponsabilité pénale n'est que très rarement retenue car le justiciable se doit de procéder à quelques vérifications avant de commettre un acte.
Elle peut également être rendue par la chambre de l'instruction voire la juridiction de jugement. Une personne déclarée irresponsable pénalement pour démence, doit-elle indemniser les victimes? Les personnes déclarées irresponsables pénalement pour démence échappent aux poursuites pénales. La responsabilité civile n'est pas exclue selon les dispositions de l'article 414-3 du Code civil. Dès lors, les victimes directes ou par ricochet pourront être indemnisées par l'auteur de l'infraction, devant le juge pénal qui statuera à juge unique. La contrainte (ou force majeure en droit civil) Elle est définie à l'article 122-2 du Code pénal. Ainsi, "n'est pas pénalement responsable la personne qui a agi sous l'empire d'une force ou d'une contrainte à laquelle elle n'a pu résister". Les juges distinguent la contrainte physique de la contrainte morale. La contrainte physique procède d'une force physique exercée sur l'auteur et à laquelle celui-ci n'a pu résister. Pour que la contrainte physique soit caractérisée et que l'auteur soit déclaré pénalement irresponsable il faut qu'il se trouve dans l'impossibilité totale d'y faire face (ex: malaise au volant causant un accident).
3222-1 du Code de la santé publique, Ordonne que l'arrêt et l'ordonnance prescrivant la mesure d'hospitalisation soient portés à la connaissance de l'autorité préfectorale compétente. Une procédure parfois incomprise Cette procédure devant la Chambre de l'instruction, si elle représente une avancée s'agissant du droit des victimes, en leur permettant d'assister à une audience et éventuellement de s'exprimer, n'est toutefois pas exempte de frustration et d'incompréhension. Frustration car très souvent, ces personnes ont été victime d'un acte très grave (viol... ), ou ont perdu un proche (meurtre... ). Il est alors difficile de concevoir que l'auteur des faits est " fou " et donc insusceptible d'être " puni " comme il devrait l'être. Incompréhension car après l'audience devant la chambre de l'instruction, l es victimes n'ont aucun accès au suivi de l'auteur des faits. Elles ignorent pendant combien de temps il va rester hospitalisé, et le Conseil que je suis ne peut davantage les informer sur ce point.
Lorsque, après avis médical, la juridiction considère que la nature du trouble le justifie, elle s'assure que la peine prononcée permette que le condamné fasse l'objet de soins adaptés à son état. " Autrement dit, la personne déclarée irresponsable pénalement, si elle a bien commis les faits qui lui sont reprochés, ne sera pas condamnée, c'est-à-dire déclarée coupable et condamnée à une peine d'emprisonnement. 2. Contre-e xpertise Le juge d'instruction ne se contente évidemment pas d'une seule expertise psychiatrique pour conclure à l'irresponsabilité pénale du mis en examen. Il va systématiquement, de son propre chef ou à la demande des parties civiles, ordonner une contre-expertise ou désigner un collège d'experts pour acquérir la certitude du diagnostic d'irresponsabilité pénale. Il existe des affaires dans lesquels de multiples expertises ont été réalisées, donnant lieu à de véritables batailles entre les experts, les uns concluant à l'abolition, les autres à la simple altération du discernement.
L'arrivée des forces de police met fin aux troubles, bien que leur intervention n'est été contrariée par la défiance du chauffeur. Aux termes de l'instruction, il s'avère que Luc est atteint d'un trouble mental et que Quentin, qui n'a pas encore 18 ans révolus, ignorait que le fait de filmer des scènes de violences constituait une infraction. Quelles sont les infractions pénales en présence? Dans quelles mesures peut-on envisager d'éventuelles causes de non-imputabilité? Dès lors, il convient de caractériser les différentes infractions commises par les prévenus avant d'engager ou de les exonérer de responsabilité pénale. Première partie: Le constat de plusieurs infractions I - L'agression de Marie sur Ninon Comme tout délit, ce dernier comporte un élément moral et matériel. A - L'élément matériel de l'infraction Aux termes de l' article 212-13 du Code pénal (CP): "Les violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours ou n'ayant entraîné aucune incapacité de travail sont punies de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende (... )".
L'aide ou assistance est constitutif de la complicité, l'assistance morale notamment. À ce titre, l' article 222-33-3 dispose qu': "Est constitutif d'un acte de complicité des atteintes volontaires à l'intégrité de la personne prévues par les articles 222-1 à 222-14-1 (... ) le fait d'enregistrer sciemment, par quelque moyen que ce soit, sur tout support que ce soit, des images relatives à la commission de ces infractions. " Le législateur a fait le choix de consacrer un cas de complicité spécial à la pratique du "happy slapping", consistant à filmer et/ou partager sciemment des images relatives à la commission de violences volontaires. Le fait de complicité doit résider en un acte positif et être antérieur ou concomitant au fait principal. Quentin a bel et bien filmé (acte positif) la scène de violences (fait principal) qui se déroulait sous ses yeux (concomitance), ce avec son nouveau smartphone. L'élément matériel de l'infraction est constitué. B - L'élément moral de la complicité (Voir fondements I-A) Il n'existe de complicité non-intentionnelle qu'à titre exceptionnel.
Si l'élément matériel de l'infraction ne trouve aucun fondement légal, il appartient aux juges du fond d'en apprécier l'existence. Il s'agit a priori d'un acte positif, exigeant un résultat et lien de causalité entre l'un et l'autre. En l'espèce, Marie se serait violemment jetée sur sa camarade et l'aurait roué de coups au visage. Des suites directes de son agression, Ninon écope de sept jours d'ITT. Nous sommes bien en présence d'un acte (des coups au visage) ayant entraîné (lien causal direct) des blessures (résultat). L'élément matériel de l'infraction est alors constitué. B - L'élément moral de l'infraction La loi pénale dispose, dans son article 121-3, qu': "Il n'y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre. ". Les violences volontaires étant considérées comme un délit à l'aune de la classification tripartite des infractions ( article 111-1), celles-ci ne sauraient être constituées sans élément intentionnel. Au-delà de l'exigence de résultat, il s'agit de démontrer la volonté de porter atteinte à l'intégrité physique (ou psychologique) de la victime.