Sel de la terre, lumière du monde - YouTube
L'Évangile de Marc semble reprendre ce principe. « Ayez du sel en vous-mêmes et vivez en paix les uns avec les autres » (Mc 9, 50). « Les disciples, dans ce cas, ne sont pas qualifiés d'abord de sel de la terre, explique Marc Sevin, mais invités à devenir "sages", c'est-à-dire fondamentalement à "bien mener leur barque" pour éviter les écueils. Or, comment être sage, sinon en étant disciple de celui qui est la Sagesse en personne venant de Dieu, c'est-à-dire le Christ ressuscité? Ils seront bien ainsi le sel de la terre. Les deux interprétations se rejoignent. » Quel rapport entre la métaphore du sel et celle de la lumière? L'image de la lumière renvoie, dans le livre d'Isaïe, à la vocation de Jérusalem, ville lumière placée sur la montagne pour attirer les peuples vers Dieu (Is 60), à la vocation d'Israël, « lumière des nations » (Is 42, 6 et 49, 6). Pour les auditeurs juifs de l'évangile, c'est la Loi de Moïse qui est lumière du monde (Sg 18, 4). La comparaison avec la lampe, faite pour être vue, souligne que cette lumineuse attirance constitue un devoir pour le disciple de Jésus.
Parce que le sel était nécessaire pour conserver les aliments dans un monde sans frigo, il était de grande valeur et très recherché. Les armées, par exemple, utilisaient beaucoup de sel pour conserver les aliments et ainsi ne pas vivre exclusivement du pillage sur l'habitant. Analogiquement, pour un croyant, la foi est le sel de la vie. Car la foi qui donne du goût et du sens à la vie. Ainsi, et c'est là notre vocation, nous sommes appelés à être le sel de la terre. C'est-à-dire à donner du goût à la vie par notre témoignage de vie! Mais dans les faits, le risque est toujours grand de dénaturer le sel, d'oublier pourquoi Dieu nous a créé. Claudel disait non sans humour: «L'Evangile c'est du sel, et vous en avez fait du sucre». Cette pathologie spirituelle trop répandue fait que pour éviter le conflit on sacrifie la Vérité. Soyons clairs, si le chrétien n'est plus du sel, il ne sert à rien. Si le chrétien, comme un caméléon, prend la couleur de son milieu, alors il n'est plus signe du Royaume de Dieu et ne sert plus à rien.