L'élastique coupe la circulation sanguine, la queue se nécrose et finit par tomber au bout de quelques semaines. « Un fouet de queue, vous savez ce que ça veut dire? Se faire fouetter sur le corps, il n'y a pas de trouble, mais se faire fouetter dans le visage, c'est enrageant. Il y a des journées, on va peut-être être agressif. On a écarté ça en enlevant les queues. La relation [avec l'animal] est meilleure. » En septembre, Renaud Lachance y réfléchira peut-être à deux fois avant de répéter ce geste routinier. Une pratique interdite Le code de pratique pour le soin et la manipulation des bovins laitiers interdit depuis 2009 d'amputer la queue des veaux ou des vaches, sauf pour des raisons médicales. Dès septembre 2017, les producteurs qui continueront d'écourter la queue de leurs bovins s'exposeront à d'importantes sanctions. Renaud Lachance refuse de se plier au nouveau code de pratique. Pour tenter de sensibiliser le public à sa cause, il a mis sur pied un site Internet. Il sollicite l'appui de producteurs qui, comme lui, tiennent à conserver cette pratique.
Radio-Canada 2017-03-31 | Mis à jour le 1 avril 2017 Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour. Depuis 2009, les producteurs laitiers ne peuvent plus amputer la queue de leurs vaches au Canada. Jusqu'à présent, ceux qui continuent de le faire s'en tirent sans grandes conséquences. Mais, dès septembre 2017, d'importantes pénalités entreront en vigueur. Voilà qu'une poignée de producteurs du Québec partent en croisade contre cette interdiction. Un texte d' Annie Hudon-Friceau, de La semaine verte Renaud Lachance est en colère. Depuis 23 ans, il écourte la queue des veaux qui naissent dans sa ferme. « C'est pour garder l'animal propre qu'on fait ça. Ça facilite notre travail avec les animaux. C'est une procédure qui n'est pas douloureuse et qui est simple d'application. » Le fermier beauceron glisse un élastique sur la queue de toutes les femelles destinées à la production laitière lorsqu'elles sont âgées d'environ trois semaines.
« Le veau a ça [l'élastique] à peu près pendant trois semaines, et ça ne l'arrête pas de boire, ça ne le fatigue pas. Il mange sa moulée, il ne se débat pas. Je ne suis pas prêt à dire que c'est sensible. » La science derrière le code de pratique Pourtant, les études scientifiques sont claires. L'amputation de la queue n'améliore aucunement la propreté des vaches. Elle ne permet pas non plus, comme le prétendent certains fermiers, de réduire le taux de mastites chez les vaches, une infection de la glande mammaire. Non seulement toutes les études sur le sujet abondent dans le même sens, mais il y en a une, concernant des centaines de fermes aux États-Unis, qui surprend: le nombre de troupeaux sales est plus élevé du côté des troupeaux à la queue coupée que du côté des troupeaux avec une queue. « Ça veut dire que l'amputation de la queue n'a aucun effet sur la propreté des vaches. Et ce qui arrive probablement à mon avis, c'est que des producteurs qui ont déjà un problème avec des vaches sales cherchent des solutions.