Accéder au contenu principal Choses vues, entendues, notées sur le vif en forme de brèves, de caricatures ou de longs portraits, de récits bouleversants, d'enquêtes, de grands moments qui appartiennent désormais à l'histoire nationale, mais aussi de mots d'esprit, d'expressions glanées dans la rue – voici le siècle de Hugo. Les spectacles se suivent et ne se ressemblent pas! Un bal masqué 16 janvier 2021. Une mise en scène classique de Gilbert Deflo, sur terre, déclinée dans les noirs et blancs décors et costumes, magnifique à voir, en adéquation avec la musique de Verdi, un vrai plaisir d'aller à l'Opéra. Navigation des articles
Les graves sont plus denses que jamais, le medium léger, l'aigu endurci: sa voix se colore de tons inédits. Entre ces deux-là, le baryton Simone Piazzola, un peu enroué, a bien du mal à exister mais laisse entendre un timbre piquant. Un ténor introuvable dans Un bal masqué – La Péniche. Il ne pourra que rendre les armes, comme la salle entière, une fois le « Morrò, ma prima in grazia » d'Amelia achevé: jusque là déchaînée, Radvanosvky laisse ici entendre le messa di voce dont elle a le secret, et élargit un nuancier déjà généreux vers une subtilité bienvenue. Face à elle, l'Ulrica de Varduhi Abrahamyan déploie des graves explosifs, et l'Oscar de Nina Minasyan rayonne d'une voix claire et mordante dans ses aigus, et gratifie la scène de l'ambiguïté et de la désinvolture de sa présence. La directino de Bertrand de Billy soigne les soli et le fugato dès l'ouverture, transfigure les timbres, et n'aura de cesse de courir après le mouvement qui manque sur scène, quitte à naviguer un peu à vue: le risque s'avère payant. Le Chœur mise lui aussi sur une certaine volupté: du staccato fragile des traits aux changements abrupts de nuances chez les hommes, en passant par de beaux aigus suspendus chez les femmes, il fait montre d'une texture remarquable.
On attend avec impatience le retour de la star espagnole Marcelo Alvarez, ou alors le prompt rétablissement de son remplaçant, Evan Bowers, qui a tout de même fait preuve d'un grand courage dans ces conditions. A moins que Neil Shicoff, qui doit assurer les deux dernières représentations, ne puisseIl faut saluer la grande performance du baryton français Ludovic Tézier, agile et puissant, tout en finesse dans le rôle de Renato. Dans le rôle d'Amélia, la soprano américaine Angela Brown fait merveille, malgré une certaine faiblesse dans les graves, et fait des débuts prometteurs de ce côté-ci de l'Atlantique. Un Bal masqué pour la soirée du nouvel an 2020 à Paris - Sortiraparis.com. Camilla Tilling est aussi très efficace dans les traits masculins d'Oscar, tout comme la mezzo Elena Manistina dans le rôle d'Ulrica. Les deux basses Scott Wilde et Michail Schelomianski, dans les rôles des comploteurs Tom et Sam nous offrent également une belle prestation. Une très belle production, donc, en espérant qu'une solution soit rapidement trouvée pour le rôle du ténor qui, une fois n'est pas coutume chez Verdi, est central et essentiel dans cet opéra.
L'incident historique a également inspiré Saverio Mercadante pour Il reggente en 1843. Mais la censure Bourbone refuse catégoriquement un spectacle représentant l'assassinat d'un souverain, d'autant que la version de Verdi y ajoute un amour imaginaire entre Gustave III et Amélia (épouse d'Anckarström). Cette invention renforcent la puissance du drame et complexifie la figure du meurtrier, jaloux, blessé par sa passion et poussé par la folie à tuer son ami et maître. Un bal masqué 16 janvier 2011. Verdi reste confiant, choisissant simplement de transposer l'époque et le lieu pour conserver le drame (comme il l'avait fait pour Rigoletto notamment). Gustave III devient La vendetta in domino, mais l'opéra de Verdi est censuré à nouveau (notamment suite à un attentat qui a lieu le 14 janvier 1858 devant l'opéra de la rue Le Pelletier, à Paris: Felice Orsini et des complices lançant trois bombes contre Napoléon III). L'action est alors déplacée à Stettin et le roi de Suède se transforme en duc de Poméranie, mais la censure n'accepte toujours pas qu'un noble meure, même un duc, même sur scène.