La foire de Nancy est d'ailleurs l'une des plus importantes dans ses tournées. Depuis quinze ans, le forain constate qu'elle a "énormément évoluée, depuis sa création il y a 80 ans. Le public nancéien est vraiment attractif". Un retour attendu Toboggans, trampoline, pêches aux canards... Barbe à papa, snacks... Au total, près de 60 structures sont installées, mais "c'est plutôt une foire à destination des enfants", explique Allisson Mansuy, gérante du stand de tir avec son mari. En couple depuis seize ans, ils parcourent le Grand Est toute l'année. "Certains forains ici font les mêmes zones que nous, d'autres traversent la France. Mais globalement, ce sont des gens du coin", ajoute la foraine. Annulée depuis deux ans, en raison de la crise sanitaire, la foire d'automne de Nancy reste un événement pour les habitués. "Nous avons des clients qui viennent depuis vingt ans. Nous sommes quand même sur la région depuis 1994", détaille Allisson Mansuy. "C'est la première fois que je viens, car j'habite en Écosse.
Je suis venue car mes enfants habitent sur Nancy", précise quant à elle Sylvie. L'avantage, pour cette retraitée, c'est que "la foire se déroule en pleine semaine. Cela donne une activité à faire pour mes petites-filles, pendant les vacances scolaires de la Toussaint ". Les amateurs de sensations, eux, devront patienter encore quelques mois pour retrouver leurs manèges favoris sur la Grande Foire de Printemps de Nancy.
La foire d'automne devait se tenir jusqu'au 15 novembre, de 13 heures à 19 heures. " On a des horaires d'ouverture qui ne dépassent pas sur les horaires de couvre-feu donc encore une fois on ne comprend pas " remarque Freddy Charpentier, propriétaire d'un manège. Pour les forains, la fermeture de la foire représente un gros manque à gagner. Ils ont engagé des frais pour venir et ne percoivent pas d'aides de l'Etat. "On est la dernière roue du carrosse" Vendredi, une délégation de cinq forains ont rencontré le sous-préfet. " Il n'a rien voulu savoir. On nous a même dit: dans la vie il y a des gagnants et des perdants " remarque Roy Huard, président de la foire d'automne. " On est la dernière roue du carrosse". Les forains se sont entretenus ce samedi 24 octobre, avec le maire de Nancy, Mathieu Klein. Ils espèrent maintenant obtenir une dérogation du préfet, pour avoir le droit de réouvrir.
On ne comprend pas pourquoi dans cette salle on a le droit de venir faire du trampoline, aller dans la piscine à balles pendant qu'on nous interdit d'ouvrir notre tampoline en extérieur. " Le couple possède un manège à trampolines depuis douze ans. L'attraction est déjà installée aux cotés des autres manèges dans les allées du Parc de la Pépinière à Nancy. En Seine-Maritime le préfet a accordé une dérogation. La fête foraine de Cany-Barville a eu le droit d'ouvrir une seule journée après l'annonce du passage du département en alerte maximale. Samedi matin, une vingtaine de forains s'étaient déjà réunis pour exprimer leur colère. " On peut faire une jauge à 1000 personnes. On veut travailler! On a de l'espace dans les allées, on a des normes sanitaires, on les respecte. " remarque Eric Charpentier, propriétaire d'un manège. On veut travailler! " Eric Charpentier, forain. Il s'inquiète aussi pour ses clients " J'ai discuté avec une cliente hier. Elle ne comprend pas pourquoi on ferme. Elle voulait venir avec ses petits-enfants. "