Prendre plaisir, s'émerveiller et s'étonner tout en apprenant, tel semble être l'objectif de Marion BATAILLE.
Après quatre ans d'études à l'Ecole supérieure des arts graphiques (Esag), Marion part à Londres où elle pratique intensément la photo avant de réaliser son premier "pop-up", en 1988. "Il ressemblait beaucoup à mon futur abécédaire, en noir et blanc, avec des systèmes et des formes très simples, des lignes, des croix. Je l'ai fait en dilettante, juste en cinq exemplaires... " Emballée, la très avant-gardiste galerie Nigel Greenwood de Londres en expose un en 1989. De retour à Paris, la jeune femme adresse son premier ouvrage, Livre de lettres, à Thierry Magnier, qui publie aussitôt cet abécédaire (déjà! ) pour enfants en photomontage numérique. Parallèlement, elle multiplie les couvertures, pour les éditions Mille et une nuits, Folio, Points, Seuil, etc. Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement "Même la New York Public Library m'en a acheté un! " Et son fameux abécédaire en 3D, alors? "C'est une assez longue histoire", dit-elle... Qui commence en 2006, à partir d'un prototype: Marion Bataille le reproduit en 30 exemplaires, qu'elle façonne à la main, un vrai travail de fourmi, et édite à compte d'auteur.
C'est en 1988 qu'elle réalise son premier livre pop-up. Emballée, la galerie Nigel Greenwood de Londres en expose un en 1989. « Pour imaginer mes livres pop-up, d'abord je les fabrique. La création part de la technique. Cela se fait comme un mélange. Je me dis qu'il y a une forme de vérité si cela me fascine en faisant. » Illustrer les sons Après avoir réalisé des couvertures de livres, Marion Bataille s'intéresse désormais à créer aussi leur contenu. Elle se met à réaliser des livres pour enfants. « Mes livres sont destinés à des enfants qui ne savent pas encore lire. Par contre, ils savent très bien lire les images. » Pour ce public, l'image est une écriture, un basculement direct dans le monde. « Mon premier livre m'a été inspiré par un petit garçon. On me disait qu'il ne parlait pas. Il regardait par la fenêtre les voitures passer et il s'écriait: « Vroum! » J'ai pensé qu'il parlait très bien. » C'était décidé: Marion Bataille allait faire un livre de paysages sonores en onomatopées.
Non, le premier date de 1988, c'était une édition en cinq exemplaires. Il ressemblait beaucoup à Op-up, il était en noir et blanc, avec des systèmes et des formes très simples, des lignes, des croix… Comment est né le projet de ce livre? Il y a deux ans, en dessinant des lettres, j'ai pensé à un alphabet animé, j'y ai travaillé pendant six mois. J'ai présenté la maquette à Elisabeth Lortic de l'association "Les Trois Ourses" qui a accepté de le diffuser et je me suis lancée. Vous aviez déjà conçu un imagier/abécédaire en 1999, dans un style très différent. Est-ce que le choix d'un livre animé a influencé votre travail? Oui, car je cherchais avant tout une adéquation maximale entre la forme de chaque lettre et la technique d'animation. Avez-vous suivi une formation pour concevoir l'animation papier ou êtes-vous autodidacte? Pendant une année à l'académie Charpentier, j'ai eu un professeur de géométrie exceptionnel et passionné, Laurent Monod. Depuis, je me documente sur cette technique.