Résumé Le traitement des leucémies en rechute ou réfractaires reste un enjeu majeur en pédiatrie comme chez les patients adultes. Une meilleure compréhension de la place du système immunitaire dans la cancérogenèse a permis le développement de stratégies de traitement innovantes. Les immunothérapies utilisant des lymphocytes T modifiés appelés chimeric antigen receptor T-cells (CAR T-cells) ont montré des résultats très prometteurs initialement dans le traitement du mélanome et plus récemment dans le traitement de la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL). Les CAR sont des lymphocytes T issus du patient, transfectés in vitro par un vecteur lentiviral leur permettant d'exprimer un récepteur chimérique capable de reconnaître les cellules tumorales. Cette chimère associe aux domaines variables d'une immunoglobuline spécifique d'un épitope présent sur la tumeur, les portions transmembranaires et cytoplasmiques de protéines de costimulation intervenant dans l'activation des lymphocytes T. Cancer du sang : la découverte de l'année ? - Le Point. Des taux de rémission complète atteignant 90% avec des réponses durables ont été rapportés en utilisant des CARs anti-CD19 dans le traitement de LAL-B en rechute ou réfractaires.
Trois générations de CAR T-cells
Les premiers résultats étant encourageants, que ce soit pour le traitement de lymphomes ou de tumeurs solides, les chercheurs de l'Université du Texas ont adapté la stratégie à l'aspergillose. Ils ont travaillé à partir d'un récepteur chimérique de deuxième génération, dont l'endodomaine associe un domaine CD28 et un CD3-ζ afin d'induire chez la cellule T une activité cytotoxique stable. Côté extracellulaire, c'est la Dectine 1 qui a servi de modèle, une protéine transmembranaire qui se lie spécifiquement aux polysaccharides de surface des Aspergillus. En couplant ces deux morceaux autour d'un domaine transmembranaire, ils ont obtenu D-CAR, un nouveau récepteur chimérique facile à faire exprimer par les cellules T du patient. Le point sur les car t cells treatments for cancer. Les premiers essais précliniques montrent que les D-CAR T cells inhibent la croissance du champignon pathogène in vitro et in vivo chez des souris immunodéprimées. Sachant que leur production est identique à celle des CAR T cells antitumorales, l'obtention de l'autorisation des autorités sanitaires pour l'initiation d'essais cliniques pourrait être facilitée.
À ce jour, en France, seule une trentaine de petits et grands patients ont été traités par CAR-T cells dans le cadre d'essais cliniques. Mais, très bonne nouvelle au cœur de la torpeur estivale, les troupes se regonflent! L'ANSM, le gendarme du médicament, vient d'accorder à deux laboratoires (Gilead/Kite et Novartis) des autorisations temporaires d'utilisation (ATU). En clair, en attendant la mise sur le marché et les négociations serrées face au coût exorbitant des traitements, un accès bien plus large à cette immunothérapie 2. 0 va être possible. Éviter des traitements lourds Marie en a bénéficié. Les CAR T cells appuient sur le champignon. Dans quelques jours, ce sera au tour de trois autres patients. En prime, le positionnement de la France comme véritable acteur de la recherche. L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) nous l'annonce: les établissements parisiens Saint-Louis et Robert-Debré viennent d'être labellisés parmi les tout premiers en Europe « centres experts pour le traitement par cellules CAR-T ». « Nous allons de surprises en surprises… » Cet engouement est d'autant plus touchant qu'il émane du professeur André Baruchel, le chef du service d'hématologie qui soigne les enfants à l'hôpital Robert-Debré.
Et les résultats sont là: grâce à ce système, le taux de rémission est de plus de 80% chez l'enfant en rechute de leucémie. Lire aussi. Cancer: le coût des traitements sous-estimé En effet, il existe près de 137 types de cancers du sang, dont les principaux restent la leucémie et le lymphome. Chaque année, 35 000 personnes sont touchées par ce type de cancer. Alors, même si le traitement CAR-T cells ne concerne qu'une partie d'entre eux, il représente une avancée significative dans la prise en charge de la maladie. Un traitement révolutionnaire Nicolas Boissel, responsable de l'unité d'hématologie des 15-25 ans à l'hôpital parisien Saint-Louis, a expliqué au Parisien que grâce à ce nouveau traitement, « on arrive à éradiquer la tumeur chez certains patients en impasse thérapeutique, dont l'espérance de vie était de moins de six mois. Plus que prometteur, cela est révolutionnaire ». Focus sur les CAR-T cells : une nouvelle génération de traitements pour les hémopathies malignes - YouTube. Lire aussi. Cancer: jamais sans mon généraliste! Le médicament devrait être lancé sur le marché très bientôt et permettra d'éviter des traitements lourds à certains patients.