© Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste " Thèmes: vous suggère aussi...
Anton a besoin des autres pour vivre. Non, Anton a besoin des autres pour survivre. Mes parents ont tout fait pour qu'il trouve une place dans la société, refusant dès le début de le mettre en institution. Ils ont cru en lui quand personne n'y croyait. Heureusement qu'Anton est un gros bosseur. Ce n'est pas évident de naviguer à contre-courant. Ça n'a pas facilité nos vies, ça les a même compliquées. Beaucoup. Je ne croyais pas aux capacités d'Anton. Je ne pouvais pas les voir parce que j'avais mal. Je ne croyais pas que notre famille tiendrait le coup. Comment croire qu'on arrêterait un jour de s'affronter? J ai couché avec mon frère handicapé mon. De la maison, il ne me restait que le rêve. Jonathan Hirschfeld Anton et Léa au Arts Café. Montréal 2016. Anton a beaucoup évolué pendant ce mois de confinement. Il a changé. Je pensais que c'était parce que nous étions soudainement trois à le guider et à faire attention à ce qu'il faisait, qu'en étant plus stimulé il avait développé une nouvelle conscience du monde. Mais mes parents font ça depuis toujours.
Qu'on n'aille pas m'expliquer que les gens différents sont un problème puisque c'est exactement l'inverse, c'est une source de richesse incroyable. L'aîné arrive à un niveau d'acuité sonore et sensorielle parce qu'il instaure un langage infraverbal, infravisuel, infragestuel avec ce petit être. La cadette va au-delà de sa colère, elle apprend à la détourner et le petit dernier, c'est peut-être celui qui a la plus grosse capacité d'adaptation parce qu'il arrive escorté d'un fantôme et il dit: "OK, je vais faire avec. " Comment donner vie à cet enfant inanimé à travers la littérature? Des gens m'ont demandé pourquoi je ne m'étais pas mise dans la peau de l'enfant handicapé. En fait, je trouvais ça extrêmement difficile et je crois surtout que ça ne m'emballait pas tant que ça. Je voulais partir du point de vue des autres. Avoir un frère handicapé : témoignage d'une sœur face au handicap de son frère. Est-ce qu'au final, le vrai sujet du roman n'est pas la fratrie? Si, c'est le point de départ du livre. Ce n'est pas exploité tant que ça, littérairement parlant. C'est quand même le seul organisme vivant, parce que je le vois vraiment comme un organisme vivant, qui soit capable de se réinventer autant.
Après quelques vérifications sur les réseaux sociaux, il n'a pas été difficile de démasquer l'arnaque. Mon père est toxique, aidez-moi. La police lance aujourd'hui un appel pour déterminer si Rutledge Deas aurait pu faire d'autres victimes au sein du corps infirmier. Voir aussi: Une mère fière de son fils de 6 ans, elle le filme au volant de sa voiture à plus de 130 km/h, et répond aux critiques: « Vous n'avez pas le droit de me juger » Ces barbares mettent le feu aux cornes d'un taureau avant de le tuer. 10 astuces pour perdre du poids Une jeune femme, de 22 ans, se coupe la main avec une scie circulaire pour toucher l'assurance Il souffre tellement qu'il n'arrive même plus à dormir! La radio donne des sueurs froides aux médecins!
L'élément nouveau, c'était moi. Je lui ai montré comment on fait à notre âge, j'ai attendu de lui d'autres choses, et j'ai compris qu'il n'écoutait pas les autres comme il m'écoute moi. Je suis sa sœur. J ai couché avec mon frère handicapées. Changement de regard sur mon frère et son handicap Je n'aurais jamais cru aimer vivre avec eux, et encore moins faire 150 abdos par jour sur un tapis avec mon frère, cuisiner avec lui, ou qu'il me guide dans le quartier pendant nos escapades autorisées d'une heure en chantant les Beatles à tue-tête. On m'avait dit que la douleur laisserait un jour place à l'amour, que je ne pleurerais plus, que je changerais de regard sur Anton, qu'il ne serait plus mon étrange frère, un peu sauvage, qui me manque et me fait pleurer. Il serait simplement mon frère un peu spécial. Mais je ne l'avais pas cru. Jusqu'à ce confinement, j'étais dans la fuite. Je fuyais dans les conversations et les monologues sans fin, dans les voyages, dans les fêtes, dans le travail, dans les fauteuils des psys, dans la "fast-life", et puis le 17 mars je n'ai plus eu le choix, j'ai dû partager un toit avec l'incarnation physique de ma douleur.
Ils ont tout fait pour qu'on ne se sente pas écartés et qu'on soit une vraie fratrie. Ils nous aiment tous de la même façon, même si j'ai mis du temps à le comprendre. Ils nous poussent à donner le meilleur de nous-même. Eux ont fait ce choix courageux, mais moi je ne le ferais pas. J'aimerais avoir des enfants mais si je découvre pendant la grossesse un handicap, j'effectuerais une IVG. Je ne veux pas faire vivre à mes enfants ce que j'ai vécu. Les moments difficiles ne sont pas terminés, mais aujourd'hui j'ai beaucoup de recul sur mon frère, notre relation et l'impact qu'il a eu sur ma vie. Ce n'est pas tout rose mais ce n'est pas un monstre. En confinement, j'ai changé de regard sur mon frère - BLOG | Le Huffington Post LIFE. C'est mon frère et je l'aime. À lire aussi: J'ai perdu la vue à 19 ans Témoignez sur Madmoizelle! Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à: [email protected] On a hâte de vous lire!