Il y a neuf ans, sept personnes sont mortes et 200 autres blessées après le déraillement d'un train dans cette gare de l'Essonne. La compagnie ferroviaire est jugée à partir de ce lundi pour homicides et blessures involontaires. Il est aux alentours de 17 heures, ce vendredi 12 juillet 2013, lorsqu'un train Corail à destination de Limoges, roulant à 137 km/h, déraille en gare de Brétigny sur Orge (Essonne). Il avait quitté la gare d'Austrelitz à Paris, 18 minutes plus tôt avec à son bord 400 voyageurs. L'accident fait sept morts et près de 200 blessés. Lauriane, 28 ans, et sa nièce de 5 ans font partie des passagers. Elles n'ont été que légèrement blessées mais neuf ans après l'accident, la jeune femme reste traumatisée: "En l'espace de quelques secondes, c'est le chaos. On a été projetées et il a fallu s'accrocher. Les gens nous sont tombés dessus. Bretigny sur orge gare sncf billet. On ne comprend pas trop ce qui se passe. Les secouristes, les gens à terre, les sirènes... " "J'ai longtemps entendu les sirènes, symptômes post-traumatiques que j'ai encore neuf ans après. "
Le contexte actuel Situé dans le département de l'Essonne, l'axe Juvisy-Brétigny est très emprunté et le site ferroviaire de Brétigny-sur-Orge joue un rôle stratégique dans la circulation des trains du sud de l'Île-de-France. Aujourd'hui, le site ferroviaire de Brétigny-sur-Orge accueille chaque jour plus de 400 trains: des RER C et des trains rapides (les TER, les Intercités et les convois de fret). Gare SNCF à Brétigny-sur-Orge (91220) - 118000.fr. De plus, la configuration actuelle du site subit plusieurs contraintes: les trains doivent circuler à vitesse réduite en entrée et sortie de gare, en raison des types d'aiguillage en place; les temps de demi-tour des RER C qui ont pour terminus Brétigny et repartent vers Paris sont trop élevés, en raison de la configuration des garages de retournement; le mélange des flux (RER C, TER, Intercités et Fret), associé à la configuration des voies, peut créer de potentiels conflits entre les différentes circulations ferroviaires. Ce fonctionnement est source d'une part importante des irrégularités du RER C.
Et ces écoutes ont été accablantes puisqu'elles ont démontré que le système de défense organisé dans la SNCF visait à cacher tout ce qu'on pouvait cacher" Me Gérard Chemla à franceinfo Aucun représentant de la SNCF n'a souhaité répondre aux questions de franceinfo avant ce procès. La seule personne physique poursuivie est un cheminot directeur de proximité à l'époque sur cette zone. Sur sa tournée des voies, huit jours avant l'accident de Brétigny-sur-Orge, il n'avait rien noté au sujet de la pièce qui a cédé. Bretigny sur orge gare sncf transilien. Dans le même temps, il écrivait un SMS à une amie: "C'est la merde à Brétigny, ça pète dans tous les sens... "
Au coeur des débats aussi, la question de la bonne volonté de la compagnie ferroviaire. Le jour même du déraillement, le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, déclarait avec des sanglots dans la voix: "Les enquêtes ont déjà commencé, les experts sont sur place. La première pensée c'est la solidarité vis-à-vis des victimes et de leurs familles et une très, très grande émotion. Parce que les catastrophes ferroviaires sont quelque chose qui bouleverse l'ensemble de ceux qui sont attachés aux trains dans nos pays. Gare de Brétigny | Transilien. " Après avoir versé quelques larmes, Guillaume Pepy promet alors la plus grande transparence. Un engagement non tenu, juge Me Gérard Chemla, l'avocat de plusieurs parties civiles: "Vous avez eu deux tonalités extrêmement différentes. Vous aviez Guillaume Pepy qui a expliqué 'C'est notre faute, nous allons faire la vérité'. Et puis, de l'autre côté, toutes les équipes de la SNCF qui ont fait tout ce qu'elles pouvaient pour que la vérité soit cachée. " "Les juges d'instruction ont fini par mettre sous écoute téléphonique un certain nombre de cadres supérieurs.
Il va essentiellement travailler à la défense du groupe dans les dossiers de Brétigny et du déraillement du TGV d'essai en 2015 en Alsace (11 morts), selon la direction. Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimité Vous lisez actuellement: Catastrophe de Brétigny: procès requis contre la SNCF et un cheminot 6 Commentaires Commenter Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point. Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.
Toutes celles ordonnées par la justice ont conclu que le train avait déraillé à cause d'un morceau de voie mal entretenu, qui s'était désagrégé au fil du temps. Bretigny sur orge gare sncf tgv. La SNCF, qui a mandaté d'autres expertises de son côté, estime que l'assemblage incriminé a cédé brutalement à cause d'un défaut de l'acier, une hypothèse qui la dédouanerait. Les juges d'instruction avaient annoncé la fin de leurs investigations début 2019, après cinq ans d'enquête et un rebondissement inattendu: quelques jours avant la clôture, un cadre de la SNCF avait été mis en examen, également pour homicides et blessures involontaires. Jusqu'alors et malgré les demandes répétées des familles de victimes qui voulaient « mettre des visages » sur cette catastrophe et voir des « hommes de terrain » ou leur hiérarchie devant la justice, seules deux personnes morales avaient été mises en examen pour homicides involontaires: la SNCF et RFF (Réseau ferré de France, le gestionnaire des voies, devenu SNCF Réseau, pour qui le parquet a également demandé un renvoi devant le tribunal).
« Ce n'est pas suffisant » Les victimes et leurs proches, qui ont toujours demandé à « mettre des visages » sur les responsables, ont regretté que le parquet ne demande le renvoi que d'une seule personne physique. « Ce n'est pas suffisant », a réagi auprès de l'Agence France-Presse Xavier-Philippe Gruwez, avocat d'une dizaine de victimes. « Cette ligne était mal entretenue, tout le monde le savait. Finalement, on fait porter à une seule personne un chapeau trop large pour elle », a-t-il ajouté. Les parties disposent d'un mois pour faire des observations. La SNCF, traumatisée par l'accident de Brétigny, a renforcé ses exigences en matière de sécurité. Le sujet est l'objet de polémiques récurrentes au sein du groupe: il a été, par exemple, invoqué par les cheminots qui ont cessé le travail après l'accident entre un TER et un convoi exceptionnel, mi-octobre dans les Ardennes. Guillaume Pepy, qui a quitté la tête de la SNCF le 1er novembre, doit rester dans le groupe pendant deux mois pour conseiller son successeur Jean-Pierre Farandou.