Le provençal de naissance que je suis ne peut ignorer ce plat d'anthologie qui me fait vibrer rien que dit penser. Pagnol, César, Fernandel, Fernand Sardou et bien d'autres d'antan ont su magnifier ce plat et lui donner ses lettres de noblesse, fussent-ils encore cuit comme il se doit. Pieds et paquets à la Marseillaise, dit aussi Paquets et Pieds à la Marseillaise Donc, voici la recette que mon Grand-Père, ce peintre ami des plus grands, Professeur lui même à l'école des beaux-arts de Marseille, avait consigné sur son carnet où il conservait ses secrets et griffonnait les paysages et les lumières de sa Provence où il habitait.
Après avoir nettoyé les tripes avec le plus grand soin, diviser la panse en morceaux carrés de 7 à 8 centimètres. Faire une légère incision dans l'un des angles de chacun de ces morceaux. Placer au centre de chaque morceau une cuillerée du hachis, indiqué ci-dessus. Rouler les paquets et les fermer en les passant à moitié dans l'incision d'angle, ce qui les maintiendra en forme. Si cette opération semblait trop malaisée, il suffirait de nouer les paquets de deux tours de ficelle fine. 2. Faire blanchir les paquets à grande eau salée, ainsi que les pieds de mouton que l'on aura, préalablement, nettoyés, flambés et parés. Égoutter et rafraîchir pieds et paquets et les éponger. 3. Faire fondre, dans une marmite, le lard gras haché, auquel on ajoutera les oignons et le poireau émincés. Faire blondir légèrement ces légumes et ajouter les tomates concassées, les deux carottes, l'oignon piqué de clous de girofle, l'ail et le bouquet garni. Bien faire fondre tous ces ingrédients. 4. Mettre dans la marmite les pieds et les paquets en les plaçant sur une petite soucoupe renversée, posée au fond du récipient, ce qui les empêchera d'attacher.
Mettez d'abord les pieds au fond, les paquets dessus, et faites bouillir la marmite; ajoutez un bouquet garni, 2 gousses d'ail écrasées, sel et poivre; mettez un couvercle qui ferme bien hermétiquement. On prend alors pour couvrir la marmite, une feuille de papier blanc et fort que l'on pose dessus. On soude les bords à la marmite avec de la farine délayée en pâte épaisse, puis on pose un couvercle plat par dessus. Laissez la marmite dans un coin du foyer, entourée de braise à sa base et de cendres chaudes jusqu'au tiers de sa hauteur. Elle continuera de bouillir ainsi 6 à 7 heures et toujours doucement; c'est le temps nécessaire à la cuisson. Ce temps écoulé, on découvre la marmite, on sort les paquets et les pieds dont on enlève l'os, on les pose dans une casserole et on passe le fonds de cuisson dessus, après l'avoir dégraissé; s'il restait un peu trop de ce fond ou jus, il faudrait le réduire au point voulu. Laissez mijoter jusqu'au moment de servir.
Dans une cocotte, faire chauffer l'huile d'olive et faire revenir les lardons et les oignons ciselés. Les laisser roussir légèrement. A mi-cuisson, rajouter les tomates fraîches mondées, épépinées et concassées et 2 litres de bouillon de viande. Déposer dans la marmite d'abord les pieds, puis les paquets. Porter à ébullition, puis mettre le feu au minimum. Ajouter les carottes coupées en rondelles, le blanc du poireau émincé, 1 oignon piqué d'un clou de girofle, 1 bouquet garni, 3 gousses d'ail écrasées, une écorce d'orange, du sel, du poivre. Mouiller avec le vin blanc sec. Couvrir hermétiquement en lutant le couvercle. Faire chauffer la marmite à feu doux et laisser mijoter très doucement pendant 6 à 24 h. Ouvrir ensuite la marmite. Retirer les paquets et enlever les os des pieds. Dégraisser la marmite et s'il reste trop de jus, le faire réduire jusqu'à obtenir la consistance voulue.