Organisées par le Ministère de la Culture du Mali avec le soutien de l'Institut français, les Rencontres de Bamako sont la principale manifestation consacrée à la photographie contemporaine et aux nouvelles images en Afrique. D'envergure internationale, les Rencontres de Bamako sont une plateforme de découvertes, d'échanges et de visibilité, elles s'inscrivent comme un lieu incontournable de révélation des photographes africains, un temps d'échange avec le public malien et les professionnels du monde entier. Cette 12ème édition de la biennale africaine de la photographie, créée en 1994, marque la célébration de ses 25 ans d'existence. Elles se tiendront à Bamako, du 30 novembre 2019 au 31 janvier 2020. Lassana Igo Diarra, Directeur de la Galerie Médina (Mali) et Directeur des Editions Balani's, est le Délégué général des Rencontres de Bamako. Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, commissaire d'exposition indépendant et fondateur de SAVVY Contemporary (Berlin, Allemagne), est le Directeur artistique de la 12ème édition des Rencontres de Bamako.
Les Rencontres de Bamako " Biennale africaine de la photographie ": Les expositions de ces rencontres explorent la notion de Courants de conscience comme métaphore de ces courants d'idées, de peuples et de cultures qui traversent et parcourent les fleuves comme le Niger, le Congo, le Nil ou le Mississippi. La capitale malienne accueille de nouveau du 30 novembre au 30 janvier 2020 les Rencontres de Bamako, Biennale africaine de la photographie, autour du thème des courants de conscience. Ces rencontres sont organisées par le Ministère de la Culture du Mali avec le soutien de l' Institut français. Depuis leur création, elles se sont imposées comme le premier et principal événement international consacré à la photographie et à la vidéo africaine et demeure aujourd'hui un événement essentiel pour l'art contemporain. Véritable plateforme de visibilité pour les artistes photographes et vidéastes d'Afrique et de ses diasporas, elles ont contribué à développer la carrière de nombre d'entre eux et pour certains même, d'acquérir une stature internationale.
Sur le thème courants de conscience, la sélection des artistes s'est opérée autour de quatre chapitres d'après les vers tirés d'un poème figurant dans le prélude du Dilemme du fantôme de Ama Ata Aidoo. Le bruissement soudain dans le sous-bois Sur la présence de l'invisible, de la distance et d'autres questions fantomatiques Car la bouche ne doit pas tout dire Sur la politique et la poétique des écosystèmes Nous sommes venus de gauche, nous sommes venus de droite Sur les déplacements, l'errance et les diasporas La brindille ne nous percera pas les yeux Sur la possibilité d'espoir et l'avenir comme promesse
La malienne Dickonet, elle, invoque les divinités du fleuve pour rappeler les liens vitaux et sacrés qui unissent l'homme et le fleuve, et la nécessité d'une bienveillance réciproque. C'est également le cas avec Léonard Pongo dont le travail prend pour point de départ les croyances Luba qui l'amènent à sillonner des territoires naturels de la RDC pour créer de nouveaux imaginaires, à mi-chemin entre fiction et science. La question des genres et des violences qui leur sont faites est aussi au cœur des réflexions. L'engagement des femmes sur ces questions est palpable, avec des artistes qui réagissent face à l' « invisibilisation » et l'oppression historiquement subies par la femme noire. Buhlebewze Siwani aborde l'impact que le christianisme a sur la perception du corps de la femme noire en Afrique du Sud; alors qu'Adji Dieye, elle, reprend les codes publicitaires d'un cube bouillon très populaire en Afrique pour démontrer comment ceux-ci peuvent perpétrer des stéréotypes sur la façon dont la femme africaine est supposée être et agir.
En adéquation avec les mouvements humains d'hier et d'aujourd'hui, les questions liées à la complexité de l'identité contemporaine sont récurrentes, avec de jeunes artistes qui traitent des questions diasporiques telle que la londonienne d'origine sierra-léonaise Adama Jalloh, qui photographie avec tendresse les communautés africaines de la capitale britannique. On va également retrouver Yagazie Emezi, qui souligne les marqueurs identitaires de la subculture Hipco hérités des échanges historiques entre le Libéria et les États-Unis tout en capturant la résilience de la scène musicale du Hipco dans un club monrovien suite à la crise d'Ébola ayant frappé la région. De l'analyse des travaux de ces jeunes photographes et vidéastes ressort également une véritable impression de désir de retour aux origines, de respect d'anciennes traditions ésotériques qui engagent le rapport de l'homme à la nature. C'est le cas par exemple d'une des benjamines de la sélection, Halima Haruna qui tente d'activer un dialogue apaisé entre le pétrole brut et l'Humanité à travers une performance de divination, et ce dans le contexte de la spirale infernale inhérente à l'exploitation pétrolière dans son pays, le Nigéria.