Michel Onfray en roue libre totale nous explique le réchauffement climatique par l'ordre secret du cosmos, la mécanique quantique, les ondes gravitationnelles, le multivers, et pourquoi du coup c'est pas la peine de nous culpabiliser pour l'isolation des maisons. Du grand art. — MrPhi (@MonsieurPhi) November 9, 2020
Ma première hypothèse c'est que notre célèbre philosophe s'était endormi dans son bain le dimanche précédent en regardant le dossier spécial SUV de l'émission Turbo, qui confrontait intelligemment des propriétaires comblés d'Opel Zafira à des climatologues atterrés. Le philosophe prend son bain Pendant ce temps, j'imagine que Michel Onfray tentait alternativement de compter les bulles de son bain et de visualiser, a posteriori, le ratio de SUV sur le parking des salles où il donnait des conférences. L'illumination, le moment Eureka s'est produit quand ce grand lecteur s'est souvenu du livre de vulgarisation physique qu'il venait d'achever, probablement un truc à la Brian Greene sur la mousse quantique. Il se serait alors écrié, en tribun de la plèbe de son groupement local d'univers, qu'on lâche un peu les Français avec le réchauffement climatique: le problème était bien plus vaste! Les bulles n'étaient pas telles un peu plus froides dans son dos qu'à ses pieds où coulait encore un ingénieux filet d'eau chaude?
D'abord, il n'est pas du rôle du philosophe de "mettre en perspective", qui est plutôt du rôle du sociologue qu'il n'est pas. Le philosophe donne du sens aux choses, « prend, au contraire, du recul » par rapport à l'événement. Je m'inquiète toujours d'une discipline qui se veut engagée, car, dès lors qu'elle l'est, elle n'est plus "discipline". Michel Onfray, par ses déclarations sur l'événement, ne fait pas de la philosophie mais de la politique: c'est son droit, mais qu'il assume de se situer à ce niveau. Un mot pour conclure. Michel Onfray, à la réflexion, me fait penser à un autre "dériviste" qui a mal tourné: Dieudonné. Alors je dis à Onfray: quand on s'installe dans l'escalade verbale, on ne peut plus en sortir. On est dépendant totalement de son nouveau personnage. Que Michel Onfray laisse aux politiques le soin de faire de la politique, qu'il en fasse si ça lui chante, mais qu'il le dise. On n'est jamais vertueux dans la confusion. Lire aussi: • Marion Maréchal-Le Pen estime que les musulmans "ne peuvent avoir exactement le même rang" que les chrétiens • Le mystère Salah Abdeslam, l'introuvable jihadiste des attentats • Pour suivre les dernières actualités en direct sur Le HuffPost, cliquez ici • Tous les matins, recevez gratuitement la newsletter du HuffPost • Retrouvez-nous sur notre page Facebook
Il est fait pour devenir un adulte et non pour rester cet être en devenir qu'il est. DW: Si vous aviez seize ans aujourd'hui, quels seront vos combats? MO: C'est une question saugrenue à laquelle personne de bonne foi ne saurait répondre. A seize ans, je découvrais Proudhon. J'y suis resté fidèle. J'aimerais être ce même adolescent qui n'avait qu'un seule envie: sortir de l'adolescence et entrer dans le monde adulte. DW: Sa grève pour le climat serait un « magnifique prétexte » pour faire école buissonnière. A-t-on le droit de faire avancer les sociétés qu'une fois ayant terminé le bac et ayant lu Rimbaud et Verlaine? MO: Pas bien sûr que ne pas aller à l'école débouche immédiatement sur « faire avancer les sociétés »… Par ailleurs, vous ne me ferez jamais dire que la grève de l'école soit un signe d'intelligence qui augmente la culture et rapproche de la vérité… Enfin, moi qui aime la poésie, je vous dirai qu'on en apprend plus en lisant les poètes qu'en récitant les notes rédigées par des adultes qui synthétisent les rapports du GIEC.
Pouvez-vous préciser votre pensée sur l'origine du réchauffement climatique? -
Vous l'attaquez donc tout d'abord pour son physique, en deuxième lieu pour son message (la peur). Pourquoi prêtez-vous attentions à son apparence extérieure, pourquoi ce « non-physique » est-il si crucial dans le rôle que vous l'attribuez? MO: Est-ce que décrire un physique c'est attaquer le physique? Y a t-il dans ma description un jugement de valeur négatif, dépréciatif, insultant? Dire d'un visage inexpressif qu'il est inexpressif, dire qu'on ne remarque aucune émotion sur son visage, dire que son visage est lisse comme celui d'un cyborg: est-ce une vérité constatable ou une méchanceté? Pourquoi m'interrogez vous sur son physique et pas sur ce problème que je signale bien plutôt en affirmant qu'elle est le navire amiral du capitalisme vert? Ces questions sont autant de diversions politiques… DW: Avez-vous pensé que son autisme puisse être un atout? MO: Quelle question! Si j'ouvre mon dictionnaire, qui est pour moi un juge de paix bien plus fiable que la veulerie des réseaux dits sociaux, je constate que l'autisme est un terme qui relève de la psychologie et qui définit « un détachement de la réalité ».