Lors de la présentation officielle de la cartographie, le Pr Guy Vallancien commente: « Nous passons actuellement de l'ère de l'artisanat à l'industrialisation de la chirurgie. » Stabilité de la fréquence des mises en cause toutes spécialités confondues La cartographie des risques opératoires 2017porte sur l'analyse de l'ensemble des dossiers déclarés entre 2012 et 2016 (plus de 10 000 mises en cause). Parmi les grands enseignements de cette édition 2017, il ressort que: ▪ la fréquence des mises en cause est stabilisée; ▪ le montant moyen d'indemnisation est en hausse; ▪ le pourcentage de dossiers clos ayant entraîné le versement d'indemnités est passé de 25% en 2015 à 21% en 2016. Avec la survenue d'un sinistre tous les 3 ans et 3 mois, toutes spécialités confondues, la fréquence des mises en cause s'avère relativement stable depuis 2012. Une tendance baissière est même enregistrée depuis cinq ans dans certaines spécialités, à l'exemple de la chirurgie viscérale. La chirurgie générale voit sa sinistralité augmenter, démontrant que la spécialisation est un facteur de sécurité des soins.
Attention les évènements graves sont heureusement rares ce qui peut réduire artificiellement leur criticité. 17 Analyser, évaluer, hiérarchiser (2) Exemple de grille d'évaluation de la gravité (SHAM) 18 Analyser, évaluer, hiérarchiser (3) Pour le risque infectieux au bloc, on peut obtenir un tableau de ce type (ERM: Risk Map Model) N° du risque Description du risque Type de risque Fréquence Gravité Criticité A2 infectieux B2 B3 B4 C2 C3 C5 D3 E1 E2 E3 19 Analyser, évaluer, hiérarchiser L'acceptabilité de ce risque infectieux au bloc, peut être représentée ensuite selon la courbe d'Amalberti qui permet donc la hiérarchisation des risques.
Comme le précise le Dr Cuq, chirurgien vasculaire à Toulouse, président de l'UCDF, « le patient est pour nous un lanceur d'alerte ». Au-delà de l'information, la cartographie des risques 2017 montre une stabilité de l'impact des facteurs humains dans la survenue des mises en cause. L'attitude du praticien (disponibilité, écoute, humanisme…) et son comportement professionnel sont jugés satisfaisants comme dans l'édition précédente pour la quasi-totalité des spécialités (92% des assurés de moins de 45 ans contre 88% pour l'ensemble des assurés). L'importance du travail en équipe La cartographie des risques 2017 révèle une diminution des dysfonctionnements de l'équipe dans l'incidence des mises en cause. L'analyse des grilles ALARM (1) indique que l'impact des facteurs liés à l'équipe a tendance à diminuer. Le nombre de mise en cause non liées à l'équipe augmente entre 2015 (80%) et 2016 (82%). La maîtrise du risque infectieux La cartographie indique que la prise en charge infectiologique est appropriée pour 64% des mises en cause étudiées sur la période 2012-2016.
La cartographie 2017 se fait aussi l'écho d'un article récent: « Ouf mon chirurgien est une femme » (The BMJ). En effet, la fréquence de mise en cause s'avère nettement plus forte chez les hommes (34%) que chez les femmes (20%). Les femmes chirurgiens sembleraient plus enclines à la formation et à l'exercice en groupe (éléments clés pour l'amélioration de la sécurité des soins). Les différents constats L'ambulatoire La pratique de l'hospitalisation en ambulatoire, plutôt appréciée des patients et encouragée par les pouvoirs publics, est en croissance exponentielle, notamment en chirurgie orthopédique (50% des actes chirurgicaux en 2015). La cartographie des risques 2017 établit que 15% des mises en cause (551 sur 3 646 dossiers renseignés) concernent une intervention en ambulatoire, le plus souvent sur des patients présentant un score ASA 1, sous anesthésie locorégionale. Dans ce domaine, la chirurgie orthopédique (57%) et la chirurgie plastique (16%) enregistrent des statistiques supérieures à celles des autres spécialités.
13 En pratique pour la réaliser 3 étapes: • Identifier, recenser et classer les risques Les analyser, les évaluer, les hiérarchiser Représenter graphiquement en cartes des risques 14 Identifier, recenser et classer les risques (1) • Le recueil des données intègre les données de l'évaluation des risques à posteriori (EIG, FSEI) REX et études des sociétés savantes (ex: SFAR au bloc), bibliographie…: un bloc est toujours un bloc mais attention à adapter. Il est aussi le fruit d'une construction a priori, c'est à dire les visites de risques. • Celles-ci sont plurielles: gestionnaires des risques, assureur (SHAM), inspections, audit de maîtrise (cf. CCLIN) et doivent faire l'objet de rencontre avec les « propriétaires » du risque. Il faut un partage des responsables et acteurs de l'unité pour mettre en commun les informations de chacun. • Les différences d'opinions, issues des différences d'approches professionnelles et personnelles permettent de mettre les risques en « 3 D ». 15 Identifier, recenser et classer les risques (2) Exemple d'identification des situations dangereuses du processus opératoire 16 Analyser, évaluer, hiérarchiser (1) Il faut déterminer pour chaque situation dangereuse la gravité et la fréquence potentielle (vraisemblance) afin d'identifier la criticité.