Je démarre ma série avec une sélection des choses que j'ai vraiment aimé faire au Japon. Et le premier souvenir qui me vient en tête est cette nuit que nous avons passée dans un temple bouddhiste à Kōya-san. Dormir dans un temple à Kōya-San J'en garde un souvenir mémorable. Certains diront qu'il s'agit d'un truc à touristes, qui manque d'authenticité, moi je n'ai pas du tout eu cette impression. Julien non plus, d'ailleurs. Mais peut-être que cela dépend aussi du temple où l'on choisit de dormir. Le notre n'était pas des plus fréquentés, c'est sûrement la raison pour laquelle notre expérience fût vraiment sensationnelle! Je vous donne l'adresse à la fin d'article, bien sûr… Arriver sous la brume de Koya-San.. Kōya-san est une petite ville montagneuse située au sud d'Osaka. C'est un centre religieux très important au Japon, puisque c'est ici que le bonze Kōbō-Daishi a installé la première communauté bouddhiste du pays, au début du 9ème siècle. La ville est constituée presque entièrement de temples bouddhistes et parmi ses 7000 habitants, la moitié sont des moines.
C'est, il me semble, ce qui fait l'intérêt de l'expérience: pouvoir s'offrir un vrai moment d'immersion, qui vous connecte profondément à l'identité japonaise. Il existe, selon les écoles bouddhistes, différentes activités possibles: service commémoratif, rituel du feu, méditation, lecture de sûtra, etc. Ces derniers ont généralement lieu très tôt le matin… mais le jeu en vaut la chandelle. Mon expérience en shukubo à Koyasan J'ai moi-même expérimenté un séjour dans un temple hôtelier à Koyasan, et j'en garde un souvenir très marquant. Le temple en question était le Jimyoin, situé à mi-chemin entre l'office de tourisme et le cimetière de l'Okunoin. Le temple Jimyoin, une bonne adresse à Koyasan J'étais un peu intimidée à l'idée de dormir dans un tel environnement, mais l'accueil a été très serein. Après avoir ôté mes chaussures, j'ai pu visiter les lieux et m'imprégner d'un décor apaisant, peuplé de magnifiques compositions d'ikebana et d'élégantes peintures. J'en ai également profité pour récupérer le goshuin du temple, dont la calligraphie a été réalisée sous mes yeux.
ceux-ci ne se désintègrent pas à la mort. On ne peut pas manquer non plus les statues bouddhiques portant des bonnets et des bavoirs souvent rouges. On les appelle des O-jizô san. Selon la croyance populaire, Jizô ( la représentation d'un bouddha, Boddhisatva Ksitigarbha) veille sur les enfants décédés prématuremment (fausse couche, mort-nés, en bas âge) et les protège dans l'au-delà. Étant décédés avant l'heure, ils n'ont pas pu réaliser suffisamment de bonnes actions pour traverser le fleuve Sanzu et atteindre le paradis selon les préceptes bouddhistes. Les bavoirs sont noués par des personnes endeuillées. Les statues sont souvent accompagnées de moulins à vent pour enfant et de petites offrandes (fruit ou eau). Cette coutume est devenue si populaire que des bavoirs sont parfois noués sur des statues autres que celles de Jizô. Au bout de la nécropole, on atteint le mausolée de Kôbô Daishi (ou Gobyo) qui fait face au Tōrō-dō (Pavillon des lanternes, 6h-17h30). Deux flammes y brûleraient sans interruption depuis plus de 1000 ans!
Ayant lu dans les guides qu'il s'agit de bains communs et n'ayant pas spécialement envie de nous dénuder en public, nous n'avons pas testé la salle de bains. Il y a plusieurs horaires à respecter lorsqu'on loge dans le temple: le repas du soir est servi à 17h30 (! ), la porte principale du temple ferme à 23h00 (de toutes façons il n'y pas grand chose à faire à Koyasan à des heures aussi tardives), la méditation matinale est à 6h30 et le petit déjeuner à 7h30. Le jour du départ, la chambre doit être libérée à 10h. Le repas La cuisine « shôjin-ryôri » est très particulière. C'est très bien réalisé, la présentation est très soignée, en ce qui nous concerne, seuls les végétariens du groupe ont aimé. En effet, les moines sont végétariens et cuisinent uniquement des produits de saisons avec simplicité. Si vous n'êtes pas sûrs d'aimer et que le temple où vous réservez offre plusieurs formules (comme Ekoin), je vous conseille de prendre la formule avec le repas le moins cher. Se rendre à Koyasan Une ligne de train exploitée par la compagnie Nankai dessert la gare de Koyasan ( voir le site Nankai dédié à Koyasan).
Voici une petite carte que j'avais trouvé sur internet avant le départ qui nous a aidé à nous repérer sur place. Nous avons suivi la route en direction de l'ouest, et très vite nous apercevons un grand nombre de temples, nous en visitons une grande partie. A 17h nous voici de retour au temple où le diner nous attend dans notre chambre. Visite du cimetière Okuno-In A la nuit tombée, nous nous sommes aventurés dans le cimetière, le Oku-No-In. C'est l'un des sites les plus chargés de spiritualité au Japon. Il s'agit d'un mémorial entouré par un vaste cimetière bouddhique boisé. Les sentiers pavés sont entourés de hauts cèdres et de milliers de stupas (pierres tombales) pointus en pierre. Notre temple organisait une visite de nuit du cimetière, mais nous avons décidé de le visiter seuls. Nous nous promenons le long du chemin pavés, long de 6 km jusqu'à l'extrémité nord du cimetière, où se dresse le bâtiment principal du sanctuaire, qui renferme des centaines de lampes. Le cimetière Oku-No-In est facilement accessible à pied depuis le centre-ville (30 min environ), notre temple étant le denier avant l'entrée du cimetière nous étions vraiment proche.
). Etant donné que Koyasan se trouve à 3-4 heures de Kyoto et 2-3 heures d'Osaka, il est difficile de voir les principaux points d'intérêt en une journée (même si ça reste faisable en partant très tôt et en s'organisant bien). Par conséquent, passer une nuit sur place dans un temple permet de visiter plus tranquillement, pour repartir le lendemain. Et c'est surtout l'occasion de voir un temple de l'intérieur, d'approcher des moines, d'assister à une séance de méditation bouddhiste et (pour ceux qui aiment) de manger un repas « shôjin-ryôri » (cuisine végétarienne traditionnelle pratiquée par les moines de Koyasan). Choisir un temple et réserver Il y a environ 50 temples à Koyasan qui pratiquent le Shukubo. Le site officiel qui les référence ne donne pas énormément de détails ( voir la liste). D'après les informations que j'ai obtenues en lisant différents articles sur le sujet, les prix sont sensiblement les mêmes d'un temple à l'autre. Le choix peut donc se baser sur la localisation (le plan de Koyasan [ télécharger le plan au format PDF] permet de voir où se situent les différents temples) ou sur les avis de précédents visiteurs, mais c'est moins facile à trouver que pour des hôtels en ville (exemple: sur, seuls 3 temples sont référencés, et seuls 2 comportent des avis).