Il faut préciser ce que l'on entend par responsabilité du fait d'autrui. Cela ne signifie pas que quiconque puisse être déclaré responsable du dommage causé par n'importe qui d'autre. La responsabilité suppose toujours un lien particulier entre une personne, son fait ou son activité, et le dommage. Ainsi, la responsabilité du fait des choses, également déduite de l'alinéa 1er de l'article 1384 ne s'applique qu'au gardien de la chose instrument du dommage. Que le domaine de l'article 1384, alinéa 1er, soit restreint est donc naturel, sans que cela entrave la formulation d'un principe général. Pourtant, dans l'esprit des rédacteurs du Code, ces cas de responsabilité du fait d'autrui étaient d'exception et, comme tels, limitatifs. Ils reposaient globalement sur une présomption de faute de celui qui doit répondre du dommage causé par autrui: si ce dernier a commis un acte dommageable c'est, selon le cas, qu'il a été mal éduqué, mal surveillé, ou mal choisi. Toute autre personne ne pouvait voir sa responsabilité engagée par le fait d'autrui que si une faute était prouvée à son encontre.
Or, sur ces deux points, la responsabilité du fait d'autrui a connu, du fait de la jurisprudence, une très importante évolution. D'une part, le régime des cas particuliers de responsabilité du fait d'autrui énoncés par le Code a été profondément transformé, se détachant constamment, mais de façon variable, de la faute, et donc se diversifiant (I). D'autre part, après s'y être longtemps refusée, la jurisprudence a admis que la responsabilité du fait d'autrui puisse être engagée sur le fondement d'une présomption, en dehors des cas énumérés par les alinéas 4 et suivants en vertu de l'alinéa 1er de l'article 1384, esquissant un principe général de responsabilité du fait d'autrui (II). Sommaire La notion de faute d'autrui: faute à prouver, présumée ou indifférente L'exigence d'une faute de l'instituteur ou du préposé L'abandon du concept de faute des parents et enfants et autre fondement D'un régime d'exception à un principe général De l'exception à l'édiction d'un principe général La réaction des auteurs de l'avant-projet Extraits [... ] Dès lors, présumer que quelqu'un est en faute, et ne pas l'autoriser à démontrer le contraire, c'est admettre en réalité qu'il est responsable sans faute puisque peu importe finalement qu'il n'en ait commis aucune.
La responsabilité du fait d'autrui est une forme de responsabilité objective. Cela signifie que le maître ou l'employeur n'avait pas à avoir l'intention que le délit soit commis. Même si l'employeur avait l'intention que l'employé se comporte de manière responsable et ne commette pas de délits, l'employeur peut toujours être légalement responsable. Un employeur peut se protéger contre la responsabilité du fait d'autrui en imposant des directives strictes en ce qui concerne le comportement acceptable. Un agent ou un employé est dit hors du cadre de son emploi s'il agit en dehors de ses fonctions. Si une entreprise indique clairement quelles sont les tâches du poste et limite la portée de l'emploi, cela peut fournir une certaine protection contre ce type de responsabilité secondaire imposée. Certaines autres limites s'appliquent également à la responsabilité secondaire imposée aux employeurs. Par exemple, si un employé commet volontairement des voies de fait ou des coups, l'employeur n'est généralement pas tenu légalement responsable de cette action.
"On est responsable non seulement du dommage que l'on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses que l'on a sous sa garde". HÉMÉRA Avocats – Me Valérie LEMERLE Article 1242 alinéa 1 du Code civil Il n'existe pas de principe général de responsabilité du fait d'autrui. Le principe est que l'on n'est pas responsable pour les autres mais seulement de ses propres actes. Mais il existe des exceptions à ce principe qu'on appelle des régimes spéciaux de responsabilité du fait d'autrui: La loi en instaure expressément 3: La responsabilité des parents du fait de leur enfant mineu r ( article 1242 al. 4 du Code civil) La responsabilité des commettants du fait de leurs préposés ( article 1242 al. 5 du Code civil) Et moins connue, la responsabilité des instituteurs du fait de leurs élèves ( article 1242 al. 6 du Code civil) Puis la jurisprudence est venue compléter cette liste en reconnaissant de nouveaux cas de responsabilité du fait d'autrui afin de favoriser l'indemnisation des victimes.
Les cas particuliers de responsabilité du fait d'autrui sont énoncés aux articles 1459 à 1464 C. c. Q. Ces dispositions concernent la responsabilité du parent du fait de ses enfants (1459 C. ), la responsabilité du surveillant du mineur (1460 C. ), la responsabilité du surveillant d'un majeur non doué de raison (1461-1462 C. ), la responsabilité du commettant pour la faute de ses préposés (1463 C. Q), la responsabilité de l'État ou d'une personne morale de droit public (1464 C. ) États de common law [ modifier | modifier le code] En common law, l'ensemble des situations donnant lieu à la responsabilité du fait d'autrui est regroupée sous le nom vicarious liability. Références [ modifier | modifier le code] Portail du droit
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