Marc Chagall Marc Chagall. Des couleurs pour la Bible «Depuis ma première jeunesse, j'ai été captivé par La Bible. Il m'a toujours semblé et il me semble encore que c'est la plus grande source de poésie de tous les temps. » (Marc Chagall) Tout au long de la vie de Marc Chagall (1887-1985), La Bible a été une source d'inspiration majeure. Les dix-sept tableaux du Message Biblique conservés au musée national Marc Chagall en sont le meilleur témoignage: peints entre 1956 et 1966, leur message d'amour universel et leur liberté créatrice en font l'un des plus importants testaments spirituels de l'artiste. L'exposition propose un retour en arrière, quelque trente-cinq ans plus tôt lorsque l'artiste commence ses recherches graphiques sur les thèmes bibliques par une magistrale série de gouaches. En 1930, Marc Chagall et l'éditeur Ambroise Vollard (1866-1939) entament leur troisième collaboration. Après la création d'illustrations pour Les Âmes mortes de Gogol et pour Les Fables de La Fontaine, l'éditeur parisien propose à Marc Chagall de réaliser des gravures pour illustrer la Bible.
L'exposition présente le travail phénoménal d'illustration de la Bible hébraïque auquel Marc Chagall se consacra plus d'un quart de siècle, de 1930 à 1956. Une suite de 105 planches gravées à l'eau-forte illustrant des épisodes bibliques. Produit indisponible En savoir plus Fiche technique Avis et commentaires Référence 9782081255425 Artiste-Genre Marc Chagall (1887-1985) Editeur(s) Flammarion Format Ouvrage broché Nb. de pages 200 Langue Français Dimensions 280 x 240 Date parution 02/03/2011 Catalogue de l'exposition "Chagall et la Bible" présentée au MAHJ, Paris (2 mars - 5 juin 2011). Le MAHJ restitue ce long processus de création, depuis la magnifique série de gouaches réalisée par l'artiste, en passant par les différents états de gravure où le motif se précise, jusqu'aux 105 gravures définitives rehaussées à la main, dont l'ensemble dédié à son épouse est montré pour la première fois. Par ailleurs, des peintures et des oeuvres sur papier mettent en lumière les formes visuelles que prend le texte biblique sous le pinceau du peintre. "
La juxtaposition de certaines gouaches, des plaques de cuivre et des gravures finales permet d'apprécier la précision d'un artiste qui n'hésitait pas à retravailler jusqu'à dix fois une plaque avant d'obtenir satisfaction. Participant au renouveau de l'art sacré, Marc Chagall peint de 1956 à 1966 les 17 tableaux du Message biblique composant la collection permanente du musée. Nombre de ces toiles immenses condensent les motifs des gouaches, repris quasiment à l'identique, mais rehaussés de couleurs vives. Le rouge, symbole du sacrifice des juifs lors de la Shoah, habite la scène où Abraham accueille les trois anges. Une lumière jaune éclatante enveloppe Moïse lorsqu'il reçoit du ciel les tables de la Loi. Après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, le regard exalté de Chagall lance un vibrant appel à la fraternité.
L'exposition présente le travail phénoménal d'illustration de la Bible hébraïque auquel Marc Chagall se consacra plus d'un quart de siècle, de 1930 à 1956. Abraham et les trois Anges, 1940-1950. Huile sur toile. Collection particulière © ADAGP, Paris 2011 - Chagall ® Marc Chagall (1887-1985) Le parcours restitue ce long processus de création, depuis la magnifique série de gouaches réalisée par l'artiste, en passant par les différents états de gravure où le motif se précise, jusqu'aux 105 gravures définitives rehaussées à la main, dont l'ensemble dédié à son épouse est montré pour la première fois. Par ailleurs, des peintures et des oeuvres sur papier mettent en lumière les formes visuelles que prend le texte biblique sous le pinceau du peintre. Son travail se nourrit à la fois de l'enseignement biblique reçu dans son enfance, des souvenirs de sa jeunesse à Vitebsk, de la vie du shtetl et de la lecture de la traduction de la Bible en yiddish par Yehoyesh, un poète de sa génération. En 1931, Chagall effectue un premier voyage en Palestine qui le bouleversera et aura des répercussions sur son oeuvre, et au premier chef, sur sa vision du monde de la Bible.
Lui-même se représente en ange-prophète ( L'Ange-peintre, L'Ange à la palette). Chagall se voyait comme un pont entre deux mondes: Ancien et Nouveau Testament, Est et Ouest. Les terres qu'il aima lui devinrent successivement inaccessibles par suite des grands événements mondiaux: la Russie, l'Allemagne, et même la France entre 1941 et 1945. Il est l'un des seuls artistes juifs à représenter sans cesse le Crucifié, mais un Christ juif, ce qui était dérangeant à l'époque pour les chrétiens. À partir de 1950, grâce au Père Couturier, il réalise des vitraux dans de nombreuses églises et cathédrales: Assy, Reims, Metz, qui comptent parmi ses plus grandes réussites artistiques. En 1956 paraît La Bible, un ensemble de cent cinq planches gravées à l'eau-forte. Les aléas de l'Histoire avaient reporté de plus d'un quart de siècle l'achèvement de ce projet débuté en 1930. Autour de cet ensemble de gravures, l'exposition en retrace la Genèse (les gouaches préparatoires) et les conséquences directes (les peintures monumentales du musée Message biblique de Nice).
L'absence volontaire de décor au profit de masses aériennes de couleurs uniformes et diluées renforce l'intemporalité du récit que Chagall aborde sous un angle intimiste et réaliste, s'attachant au parcours personnel de patriarches et de prophètes. > A (re) lire: A Vitebsk, l'école des beaux-arts de Chagall Ici Noé est raccompagné par les anges vers Sodome, promise à la destruction. Là, Abraham pleure, la main sur le visage de sa femme Sarah. Un peu plus loin, il monte, regard baissé, une bougie et un couteau à la main, vers la montagne pour sacrifier son fils Isaac, résigné à mourir à l'appel de Dieu. Représenté sous les traits candides d'un berger, Joseph sera vendu par ses frères au roi Putiphar dont il interprétera les songes. Dans un lavis tourmenté de gris et de vert sombre, Moïse brise les tables de la Loi, après avoir découvert que son peuple avait adoré une idole sous la forme d'un veau d'or… Renouveau de l'art sacré « Chagall va à l'essentiel du texte. Les personnages, leurs gestes et expressions demeurent humbles », souligne la commissaire Sarah Ligner.
Elia Biezunski, commissaire de l'exposition consacrée au peintre Marc Chagall, le 25 novembre 2020 au Centre Pompidou-Metz / AFP/Archives "Chagall dialoguait avec les maîtres verriers qui interprétaient ses maquettes comme des musiciens des partitions musicales. Ensuite il passait derrière mettre son empreinte", explique Mme Biezunski. Quelque 250 œuvres, dessins, tableaux, sculptures, travaux de gravures, vitraux, collages (les maquettes)... sont exposés et démontrent que Chagall (1887-1985) natif de Vitebsk (Bélarus), arrivé vers 1911 à Paris, a traversé tous les courants (fauvisme, cubisme, suprématisme... ) sans adhérer à aucun. - "Marginal" - "Il a été parfois considéré comme un marginal", observe la commissaire, car il s'est "nourri autant des couleurs du fauvisme que des couleurs des gravures populaires russes de son enfance qui juxtaposent des couleurs très contrastées", les Loubki. Des éléments du vitrail "La Rose Bleue" de la Cathédrale de Reims et le tableau "Le Prophète Jérémie" du peintre Marc Chagall au Centre Pompidou-Metz, le 25 novembre 2020 / AFP/Archives Juif, Chagall avait un rapport particulier avec la religion.