Aux travaux de blanchisserie et de couture s'ajoutait la broderie. Ainsi les archives révèlent-elle que le Bon pasteur réalisa des travaux de broderie pour la maison royale, sans doute pour Juliana, à l'époque princesse (grand-mère de l'actuel roi Willem-Alexander). Lavage et amidonnage du linge du palais het Loo, résidence officielle de Juliana, étaient confiés aux ateliers de l'ordre. Décès de Sœur Denise Rodrigue - L'Éclaireur Progrès. Les religieuses fournissaient leurs produits aux hôtels, hôpitaux, particuliers, église et administrations. Margot Verhagen L'enquête de NRC comporte des témoignages de nombreuses victimes. L'une d'elle, Margot Verhagen, 85 ans, avait perdu son père pendant la seconde guerre mondiale; sa mère mourut en 1950, elle avait 17 ans. Elle se retrouva chez une tante, mais peu après des policiers et une fonctionnaire de la protection des mineures l'emmenèrent dans une institution du Bon Pasteur où elle connut des journées de travail de plus de douze heures. Et elle assura au journal que non seulement, elle était soumise à ces travaux forcés, mais qu'elle fut violée par le Recteur de l'institution, viol resté impuni, car ces esclaves n'avaient aucun droit.
On a tellement été culpabilisées, dans le fait qu'on était des moins que rien que c'était pas possible (de parler) témoigne aujourd'hui Éveline Le Bris, l'une des anciennes pensionnaires de la congrégation du Bon Pasteur à Angers Les temps ont changé. Le mouvement #Metoo, le récent rapport Sauvé sur les crimes pédophiles dans l'église de France, ont bouleversé la donne. Aujourd'hui, la parole se libère et est entendue. D'anciennes pensionnaires ont décidé de lever le voile sur ce qu'elles ont vécu, les brimades, la maltraitance qu'elles ont subies derrière les hauts murs de ces institutions. Des lieux comme la congrégation du Bon Pasteur à Angers. Cette institution, Marie-Christine, Eveline, Myriam, Sucrette, l'ont bien connue. Archives sœurs du bon pasteur de lille. Les sœurs de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur, ont encadré jusque dans les années 80 des milliers de filles mineures, sans repères, confiées par leur famille ou sur décision du juge. À l'époque, c'est même le principal lieu d'accueil pour la protection de l'enfance, agréé par l'Etat.
Notre ville, port de guerre et siège d'une garnison, connut dès le XVII e siècle des problèmes sociaux, sanitaires et moraux liés à la prostitution et au libertinage des jeunes filles. Les 15 000 esclaves hollandaises des Sœurs du Bon Pasteur - Deblog Notes de J. F. LAUNAY. Des religieuses de la communauté du Bon-Pasteur ayant pour vocation de se dévouer au salut des filles repenties, s'installèrent en 1633 à Toulon dans le premier couvent des Visitandines, rue du Dauphin. Cette rue devait prendre le nom du Bon-Pasteur jusqu'à nos jours, avec un curieux intermède laïque, de 1896 à 1941, où elle ne s'appela plus que Pasteur. En 1658, la ville loua une maison « pour abriter les filles qui désiraient se retirer du libertinage », maison baptisée le Refuge, qui donna d'abord son nom à l'actuelle rue Vincent-Courdouan. Plus tard, en 1683, le prévôt du Chapitre Pierre Desparra acheta de ses propres deniers le Refuge et deux maisons attenantes pour le transformer en couvent des filles repenties avec une chapelle vouée à Marie-Madeleine et une « galère de femmes », maison d'arrêt pour les filles emprisonnées.
Reno* a toujours un trou dans le genou gauche. Une marque indélébile de son passage au foyer du Bon Pasteur à Loos, dans le Nord, de 1960 à 1964. Un jour, alors qu'elle refusait de laver à nouveau le sol qu'elle venait d'astiquer, une sœur l'a poussée violemment, pour la punir, dans des escaliers en brique. « J'ai atterri les mains et les genoux en sang et n'ai reçu aucun soin. Angers : anciennes pensionnaires du Bon Pasteur, elles veulent être reconnues comme victimes pour les violences psychologiques ou physiques subies. Je me suis soignée avec un chiffon, se souvient-elle. Le lendemain, j'avais des cloques pleines de pus. » La septuagénaire, dépressive chronique, est encore marquée au fer rouge par ce placement traumatisant, à l'âge de 13 ans.
La commission qui depuis 2016 enquête enfin sur les violences envers les mineures a relevé des cas d'abus physiques, psychiques et sexuels depuis 1945. L'équipe d'experts a reconnu le caractère structurel de ces abus. Sans vouloir établir une hiérarchie dans les actes commis par des membres de la sainte église catholique, il est peut-être permis de noter que si les actes de pédophilie ont eu une assez forte fréquence - et surtout furent couverts par une hiérarchie plus soucieuse de l'image de l'institution que du sort des victimes - le martyre subi par ces esclaves, irlandaises, hollandaises mais aussi de nombreux autres pays, avait un caractère massif, systématique, institutionnel! Archives sœurs du bon pasteur mutualité. et s'accompagnait aussi souvent d'abus sexuels. Mais ce scandale, qui frappa des jeunes filles et femmes, est beaucoup moins évoqué. Ainsi de celui-ci dont NRC a rendu compte le 22 mai et dont on ne retrouve, à ma connaissance, aucun écho dans la presse française.
Leur apostolat est bientôt souligné par des personnages influents de Québec, lesquels sèment d'ailleurs l'idée de confier la direction de la prison à la congrégation. Le 12 janvier 1921, Mère Saint-Eugène, supérieure générale de la congrégation, demande la direction de la prison des femmes au lieutenant-gouverneur, Sir Charles Fitzpatrick. S'en suivront des négociations entre le Bon-Pasteur et les autorités politiques, notamment à l'égard de la non-mixité de la nouvelle institution carcérale. Le 19 décembre 1928, le gouvernement du Québec autorise l'érection d'une prison dédiée exclusivement aux femmes à Sainte-Foy, aux abords de Québec. L'établissement, construit deux ans plus tard, est inauguré le 24 octobre 1931. Archives soeurs du bon pasteur . Les onze premières prisonnières font leur entrée le 23 décembre de la même année. Les Sœurs du Bon-Pasteur se voient confier la direction du Refuge Notre-Dame-de-la-Merci, ainsi nommé en mémoire de l'Ordre de la Merci, fondé au XIIIe siècle et voué au rachat des prisonniers capturés par les Maures.
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