Jésus n'aime-t-il pas la paix? Dans Matthieu 10:34-36, Jésus dit: « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle- fille et sa belle-mère et l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison. » Jésus aime la paix. Il est le Prince de paix qui construit le royaume de paix (Esaïe 9:6-7). Il appelle les hommes à être des artisans de paix (Matthieu 5:7). Mais Christ savait que son enseignement n'apporterait pas la paix à tous les hommes. Ceux que le Père a donné à Christ reçoivent sa parole, y croient et y obéissent (Jean 17:6). Mais les hommes détestent Christ car sa parole leur révèle leurs péchés (Jean 3:19-20). Par conséquent, le monde haïra ceux qui suivent Christ (Jean 15:18). Les gens du monde les persécuteront à cause de leur foi en Christ (Matthieu 5:10-12). Je ne suis pas venu pour apporter la paix. Quand Jésus a dit qu'il est venu apporter l'épée, il ne parlait pas de l'arme qui tue.
Nous venons d'entendre un texte difficile, qui donne du fil à retordre à qui le commente. Ou plutôt du fil à détordre! Car, il faut le dire, c'est un peu tordu. Jésus dit qu'il est venu apporter un feu sur la terre et qu'il aimerait qu'il soit déjà allumé. Mais quel est ce feu? Il dit aussi qu'il doit recevoir un baptême et il est dans l'angoisse, une très grande angoisse, avant qu'il ne soit accompli. Mais quel est ce baptême? Et quel lien entre ce feu et ce baptême? On pourrait imaginer que le feu soit « le feu du ciel », qui tombe sur les impies et les anéantit. Mais, quand Jésus dit le sens ultime de sa mission, il s'exprime tout autrement. Il dit qu'il est venu pour annoncer le Royaume de Dieu. On pourrait donc, plus justement, parler du Saint-Esprit. A Pentecôte, ce sont des langues de feu qui brulent au-dessus de la tête des apôtres. AELF — Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu — chapitre 10. Mais, il me semble que ce feu est l'évangile lui-même. Car, l'évangile est un feu - à l'image du buisson ardent. Il brûle sans détruire. Quant au « baptême », qui provoque l'angoisse de Jésus on ne peut douter qu'il s'agisse de sa Passion.
Pourquoi Jésus n'a-t-il pas plutôt proposé de le suivre « en dix étapes faciles »? Nous avions déjà remarqué, lors de l'appel des douze apôtres, que l'évangéliste soulignait de Judas que c'était celui qui allait le livrer. Dès le début de la mission du Christ, la division est présente, comme elle le sera pour ses disciples. Jésus n'est pas là « pour faire du chiffre », nous enrôlant à sa suite par des paroles douces à nos oreilles. Je ne suis pas venu apporter la paix mais l épée. Nous avons dans l'Évangile de Matthieu une espèce de litanie de difficultés qui seront rencontrées, comme si Jésus voulait nous prévenir que prendre sa suite ne serait pas toujours facile. La tension se vit aussi dans le décalage entre l'ampleur de la mission et la petitesse des moyens. Jésus parcourait toutes les villes de Galilée, voyait les foules qui étaient comme des brebis sans berger et nous rappelle de prier le maître de la moisson. « Cinq pains et deux poissons, mais qu'est-ce que cela pour tant de monde? » Les disciples de Jésus seront toujours confrontés à leur incapacité à satisfaire les besoins de leurs contemporains: « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous.