La colombe poignardée et le jet d`eau Guillaume Apollinaire (1880 La colombe poignardée et le jet d'eau Guillaume Apollinaire (1880-1918) (Thématique: Arts, rupture et continuité) Situer Définir (Artiste Oeuvre Contexte) Il s'agit d'un calligramme (du grec kallos le beau et grammma, la lettre) d'Apollinaire écrit sur le front pendant la 1ère guerre mondiale. Ami des peintres cubistes, Apollinaire essaie de créer une écriture poétique nouvelle en jouant avec l'espace de la page. Dans la revue "Les soirées de Paris" qu'il a fondée, Apollinaire, journaliste et poète, signe en 1914 cinq poèmes figuratifs, créations auxquelles il donne le nom d'"idéogrammes lyriques". A FLEUR D'EAU. Il envisage de faire publier un ensemble d'idéogrammes dans un album sous le nom de "Et moi aussi je suis peintre". L'album ne paraîtra pas car au mois d'août l'Allemagne déclare la guerre à la France: c'est le début de la 1ère guerre mondiale et Apollinaire s'engage dans l'armée. Même au front, il continue d'écrire de nouveaux "idéogrammes".
Le poète semble ainsi mélancolique. Il est triste et se remémore le passé: "de souvenirs mon âme est pleine", "tous les souvenirs de naguère". 3. Le bassin Les majuscules y apparaissent pour la première fois avec un vers qui pourrait rappeler un article de journal: "Ceux qui sont partis à la guerre Au Nord se battent maintenant". Mais par la suite le texte redevient plus poétique avec la présence de deux métaphores: "sanglante mer" et "jardin où saigne abondamment le laurier". Les deux métaphores évoquent la mort de ces amis. Le poète ne peut que se plaindre comme le montre l'interjection "O" au centre du bassin. III) Interprétation Ce texte semble être un poème engagé contre la guerre. Le symbole de la paix est brisé par le poignard mais aussi par sa blessure. La colombe et le jet d'eau. Le jet d'eau quant à lui pourrait également représenter le sang de la colombe. Le bassin pourrait également avoir la forme d'un œil illustrant ainsi la prise de conscience de la terrible réalité de la guerre. Le jet d'eau pourrait alors représenter les larmes de cet œil.
« La colombe poignardée et le jet d'eau », Apollinaire Pour accéder directement au commentaire composé cliquez sur: La colombe poignardée et le jet d'eau: analyse « La colombe poignardée et le jet d'eau » est un poème issu du recueil Calligrammes publié en 1918. Ce recueil a pour sous-titre: « Poèmes de la Paix et de la guerre ».
I) Le Calligramme: présentation du poème. Comme son titre l'indique, le dessin représente une colombe (en haut du calligramme), un jet d'eau ainsi qu'un bassin (en bas du calligramme). Ces deux éléments sont ensuite repris dans le poème: "Mais près d'un jet d'eau qui pleure et qui prie cette colombe s'extasie". On discerne également un poignard formé avec le mot "poignardée". Une autre lecture peut également se faire à la verticale. Dans ce cas deux lettres et un signe de ponctuation apparaissent: "C", "? La colombe et le jet d'eau analyse. " et "O". Le C permet de former le poignard, le point d'interrogation est liée au questionnement du poète et le O est une interjection en lien avec la souffrance de l'auteur. Les dessins ne semblent pas avoir de lien apparent. Concernant le texte, on remarque que le mètre n'est pas toujours régulier même s'il semble s'apparenter à des octosyllabes (vers de 8 syllabes). Exemples: "Où êtes-vous ô jeunes filles" ou encore " Tous les souvenirs de naguère". Dans la première partie du poète, les rimes ne sont pas toujours présentes et on ne trouve qu'un seul son: [i].
B) Le jet d'eau ou le regret des amitiés brusquement interrompues par la guerre - Motif constitué de 14 vers qui permet de reconstituer un sonnet!! (2Q + 2T) organisé selon un système de rimes complexes: AABB' BCC'D' DDE EFF + octosyllabes → Apollinaire s'appuie sur des formes classiques pour les pervertir mais le lecteur reconnaît le mètre élégiaque. La colombe poignardee et le jet d'eau. - Interjection élégiaque « O mes amis « → passage des figures féminines aux figures masculines - Enumération des noms masculins (peintres cubistes: Braque et Derain, et poètes: Max Jacob) = litanie + anaphore de la question « Où sont «, « Où est « + mise en valeur de l'unique signe de ponctuation? = thématique traditionnelle de l'élégie - Même nostalgie / séparation causée par la guerre, associée à la mélancolie: évocation du passé « souvenirs de naguère « + verbe « partis « + ch L mélancolie « mélancoliquement «, néologisme « se mélancolisent « + évocation des « regards « ou des « pas « perdus. - Inquiétude du poète signifiée par le modalisateur, « peut-être sont-ils morts déjà « + motif récurrent des larmes: « le jet d'eau pleure sur ma peine « C) Le bassin ou la souffrance du poète - Passage de l'élégiaque au tragique - Acmé (point culminant) de la déploration lyrique: métaphore sanglante du laurier qui saigne, jeu sur l'homonymie centrale « tombe O « / tombeau → poème-tombeau, poème épitaphe: le poète célèbre les noms de ses amies et amis dispersés par la guerre.