Elle avait pris une longue-vue et regardait dans la direction de Caudebec. Ses yeux se troublèrent, elle appela un pilote et lui dit: « Regardez vite, je ne vois plus clair, il semble que le bateau est de côté. » Le pilote regarda et mentit: « Non, madame, ce n'est pas leur bateau », mais ayant vu le canot chaviré, il courut en toute hâte avec ses camarades. Il était trop tard. Lorsqu'on apporta quatre cadavres à Madame Vacquerie, sur ce même escalier d'où ils étaient partis, trois heures auparavant, elle ne voulut pas les croire morts, mais tous les soins furent inutiles. Léopoldine n'avait que dix-neuf ans et son mari n'en avait pas vingt-sept. Figure de style souvenir de la nuit du 4 juin. Léopoldine Hugo repose au cimetière de Villequier, dans le même cercueil que Charles Vacquerie. (source) Partager À voir également Souvenir de la nuit du 4 Mes deux filles Évaluation sur Notre-Dame de Paris La Thénardier
Hélas! je n'avais plus de sa mère que lui. Pourquoi l'a-t-on tué? Je veux qu'on me l'explique. Souvenir de la nuit du 4 (Livre II) - Les Châtiments (Hugo) : commentaire composé. L'enfant n'a pas crié vive la République. - Nous nous taisions, debout et graves, chapeau bas, Tremblant devant ce deuil qu'on ne console pas. Vous ne compreniez point, mère, la politique. Monsieur Napoléon, c'est son nom authentique, Est pauvre, et même prince; il aime les palais; Il lui convient d'avoir des chevaux, des valets, De l'argent pour son jeu, sa table, son alcôve, Ses chasses; par la même occasion, il sauve La famille, l'église et la société; Il veut avoir Saint-Cloud, plein de roses l'été, Où viendront l'adorer les préfets et les maires; C'est pour cela qu'il faut que les vieilles grand-mères, De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps, Cousent dans le linceul des enfants de sept ans.
Presque un tiers de la brigade Dubois croula dans cet abîme. [... ] En même temps que le ravin, la batterie (5) s'était démasquée. Soixante canons et les treize carrés foudroyèrent les cuirassiers à bout portant. Les cuirassiers (6) se ruèrent sur les carrés anglais. Ventre à terre, brides lâchées, sabre aux dents, pistolets au poing, telle fut l'attaque. Il y a des moments dans les batailles où l'âme durcit l'homme jusqu'à changer le soldat en statue, et où toute cette chair se fait granit. Les bataillons anglais, éperdument assaillis, ne bougèrent pas. Alors ce fut effrayant. Toutes les faces des carrés anglais furent attaquées à la fois. Un tournoiement frénétique les enveloppa. Cette froide infanterie demeura impassible (7). Victor Hugo, Les Châtiments : “Souvenir de la nuit du 4” - communotext. Le premier rang, genou en terre, recevait les cuirassiers sur les bayonnettes, le second rang les fusillait; derrière le second rang les canonniers chargeaient les pièces, le front du carré s'ouvrait, laissait passer une éruption de mitraille et se refermait. Les cuirassiers répondaient par l'écrasement.