En 1843 Corot va effectuer son troisième et dernier séjour à Rome. Il possède désormais toute la maîtrise de son métier. Deux tableaux réalisés cette même année nous l'attestent: « Tivoli. Les Jardins de la Villa d'Este », où une petite figure de jeune paysan, juché sur le mur d'enceinte de la Villa, apporte une touche vivace dans un harmonieux paysage classique d'architectures et d'arbres. Quant à « Marietta ou l'Odalisque romaine », c'est une huile sur papier marouflée sur toile de très petites dimensions (29 x 44 cm). Corot se revendique de la paternité d'Ingres et en effet son dessin en a la hardiesse. Il est fait sur un lavis rose et les tons sont ocres et gris. Le modèle nu fait face au spectateur avec un regard qui n'est pas sans rappeler celui de l'« Olympia » de Manet. Les nabis entrée simple 14 mars 2021. Des Romaines, Corot écrivait à son ami Abel Osmond: « Ce sont toujours les plus belles femmes du monde que je connais ». Désormais fixé définitivement à Paris, Corot poursuit une carrière où les Salons tiennent une place importante.
Les nus rappellent Giorgione et le Titien. Ils sont mis en valeur par de forts contrastes de lumière. Aucune expression dans les visages féminins. Mais de curieuses mises en scène, en particulier dans « La Bacchante à la panthère », des paysages étranges, plage, mer, buisson, tour lointaine, dans « La Bacchante couchée au bord de la mer ». Puis dans un infatigable va-et-vient Corot, de retour à l'atelier, montre un peu de son intimité de peintre. Il fait comme souvent une série avec des variantes. Atelier avec le poêle et entrée d'atelier. Au mur des tableaux. Sur le chevalet un tableau en cours. Expo LES NABIS / ENTRÉE SIMPLE à PARIS @ Musée du Luxembourg - Billets & Places. Filles qui ont délaissé la pose ou qui regardent l'œuvre, une autre tient une mandoline. Elles se ressemblent toutes. De sages jeunes modèles. On pense à des tableaux hollandais et parfois à Vermeer. Jamais Corot n'a employé du blanc ou du noir pur. Il a beaucoup utilisé le blanc et il a été en ce sens précurseur des Impressionnistes. Berthe Morisot et Pissarro se sont réclamés de lui. Il a été fortement influencé par Manet dans les dernières années de sa création.
Et quand le Nabi se penche sur la condition plébéienne, il l'idéalise tel Paul Ranson avec son ensemble consacré aux travaux des champs attribués aux femmes. La monstration s'achève sur les sept panneaux monumentaux réalisés par Maurice Denis, peintre chrétien surnommé le "Nabi aux belles icônes", sur le thème de la chasse à courre imposé par son commanditaire dans laquelle il parvient à introduire, outre une métaphore de la quête spirituelle, une ode à la vision et à la conversion du mérovingien Hubert devenu le saint patron des chasseurs.