Fernand Léger, « Le beau est partout » Centre Pompidou-Metz En 1916, Fernand Léger fut envoyé comme brancardier à Verdun. Plus de cent ans après, le voici de retour dans l'Est, au Centre Pompidou-Metz qui révèle à travers 140 œuvres les multiples facettes du peintre cubiste. Plutôt qu'une exposition classique de peintures, la commissaire Ariane Coulondre a en effet choisi de montrer, aux côtés des toiles de Léger, ses créations pour la danse, le cinéma ou l'architecture et même ses activités d'enseignant libéral. Où l'on découvre combien l'artiste s'évade souvent de la peinture de chevalet, pour donner du mouvement à ses formes et ses couleurs et s'adresser directement « au peuple ». Né en 1881, comme Picasso, ce fils d'un marchand de bœufs d'Alençon est fasciné par la modernité, les machines, la vitesse. « Le beau est partout, écrit-il, dans l'ordre de vos casseroles, sur le mur blanc de la cuisine, plus que dans votre salon XVIII e ou dans les musées officiels. » À Verdun, il avoue avoir été « ébloui par une culasse de canon 75 ouverte en plein soleil, magie de la lumière sur le métal blanc ».
du Centre Pompidou, 1981 (sous la dir. de Claude Laugier et Michèle Richet) (cat. n° 13 cit. 67 et reprod. 68, reprod. 15). N° isbn 2-85850-086-X Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky Léger och Norden [Léger et le Nord]: Helsingfors, Museet för finländsk konst Ateneum, 20 août-11 oct. 1992 // Stockholm, Moderna Museet, 24 oct. 1992-10 janv. 1993 // Høvikkoden, Henie-Onstad Kunstsenter, 30 janv. -21 mars 1993 // Köpenhamn, Statens Museum for Kunst, 21 avril-20 juin 1993. - Stockholm: Moderna Museet éd., 1992 (cat. n° 51 reprod. 191). N° isbn 91-7100-429-7 Fernand Léger: Lyon, Musée des Beaux-Arts, 1er juillet-20 septembre 2004. - Lyon: Musée des Beaux-Arts/Fage éditions, 2004 ( sous la dir. de Sylvie Ramond) (cat. n° 36 cit. et reprod. 148). N° isbn 2 84975 027 1 Musée national Fernand Léger, album musée Biot. - Paris, Réunion des musées nationaux, 2006 (cit. 23, 68 et reprod. 69). N° isbn 2-7118-4973-2 Matisse e il suo tempo. La collezione del Centre Pompidou: Turin, Palazzo Chiablese, 12 décembre 2015-15 mai 2016.
Il continue de voyager et de réaliser des œuvres provenant de supports différents jusqu'à sa mort en 1955.
Ce cylindre gris, emblème de l'ère industrielle, revient dans ses constructions éclatées, entre des notes de couleurs vives. Des projets cinématographiques à la peinture Après Cézanne, après le cubisme du duo Braque-Picasso, Léger a inventé le « tubisme ». Admirant « l'ouvrier qui n'oserait livrer une pièce autrement que nette, polie, brunie », il peint un Mécanicien qui pourrait bien cacher un autoportrait… La ville, ses automobiles, ses lumières électriques, ses publicités lui inspirent des toiles où des lettres dansent avec des disques colorés, en clin d'œil à ses amis poètes Cendrars et Apollinaire. Mais comment rendre « la vitesse, cette loi du monde moderne »? Le cinéma de Chaplin, découvert en 1916, lui « fait tourner la tête ». Léger dessine des projets d'affiches pour La Roue d'Abel Gance, bâtit en 1923 un décor de laboratoire délirant pour L'Inhumaine de Marcel L'Herbier. Il réalise plus tard son Ballet mécanique, où tournoient des objets, figures et engrenages sur un rythme de chaîne d'usine.
En donnant une large place à ses projets cinématographiques, l'exposition montre bien comment ceux-ci ont nourri en retour sa peinture. Les photogrammes du Ballet mécanique reviennent en leitmotiv de plusieurs toiles. Bientôt l'artiste s'amuse à faire tournoyer les corps de danseurs ou de plongeurs, flottants, comme en apesanteur. Entre-temps, il a créé les décors et costumes pour les Ballets suédois. Pour Skating-Rink en 1922, il transforme les danseurs sur patins à roulettes en simples éléments colorés animant sa composition en fond de scène… Peintre apologiste du progrès Léger, qui avait travaillé dans sa jeunesse comme dessinateur d'architecte, entame des collaborations avec Mallet-Stevens et Le Corbusier dès 1925 pour l'Exposition internationale des arts décoratifs. Le Front populaire lui passe commande de plusieurs décors pour l'Exposition internationale des arts et techniques de 1937, dont Le Transport des forces, un hymne à la fée électricité. Exilé à New York, il est ébaubi devant les gratte-ciel, « le plus colossal spectacle du monde ».