CA AIX-EN-PROVENCE, 20 janvier 2022, RG n° 18/20397 * Par cet arrêt, dont l'infographie synthétique est téléchargeable, la Cour d'appel d'AIX-EN-PROVENCE revient sur le bien-fondé d'un licenciement motivé par l'absence prolongée d'un salarié perturbant le bon fonctionnement de l'entreprise. En la matière, la Cour de cassation a rappelé récemment que l'article L. Code Du travail -p-. 1132-1 du code du travail, qui fait interdiction de licencier un salarié notamment en raison de son état de santé ou de son handicap, ne s'oppose pas au licenciement motivé, non par l'état de santé du salarié, mais par la situation objective de l'entreprise dont le fonctionnement est perturbé par l'absence prolongée ou les absences répétées du salarié. Ce salarié ne peut toutefois être licencié que si les perturbations entraînent la nécessité pour l'employeur de procéder à son remplacement définitif par l'engagement d'un autre salarié, lequel doit intervenir à une date proche du licenciement ou dans un délai raisonnable après celui-ci, délai que les juges du fond apprécient souverainement en tenant compte des spécificités de l'entreprise et de l'emploi concerné, ainsi que des démarches faites par l'employeur en vue d'un recrutement ( Cass.
La Cour de cassation balaie la tentative du salarié: elle retient en effet que « le salarié dont le licenciement est nul en application des articles L. 1226-9 et L. 1226-13 du code du travail et qui demande sa réintégration a droit au paiement d'une somme correspondant à la réparation de la totalité du préjudice subi au cours de la période qui s'est écoulée entre son licenciement et sa réintégration, dans la limite du montant des salaires dont il a été privé ». La Cour de cassation ne le dit pas expressément, mais on comprend ici que pour elle, le licenciement d'un salarié en arrêt de travail suite à un ATMP, en dehors des cas autorisés par le Code du travail, n'est pas considéré comme intervenu en violation d'un droit ou d'une liberté garantis par la Constitution. Le lien que le salarié a essayé de faire entre droit à la protection de la santé et l'article L. Article l 1226 9 du code du travail france 5. 1226-9 n'a malheureusement pas convaincu les juges. La décision aurait été différente si c'est l'état de santé qui avait motivé la rupture du contrat, ceci conformément à la jurisprudence selon laquelle un salarié licencié en raison de son état de santé peut bénéficier de la réparation forfaitaire lorsqu'il demande sa réintégration (3).
Celui-ci demandait qu'il soit déduit du montant total du les sommes perçues par le salarié pendant cette période, à savoir les revenus de remplacement. Par ailleurs, la cour d'appel, contrairement à ce que demandait le salarié, considère que cette somme n'est pas un salaire, a un caractère indemnitaire et n'est donc pas soumise à cotisations sociales. Le salarié décide de se pourvoir en cassation sur ces deux points. Rappel de la jurisprudence Le salarié demandait donc à la Cour de cassation de dire que l'employeur ne pouvait déduire du montant de l'indemnisation les sommes perçues au titre des revenus de remplacements entre son licenciement et sa réintégration. CFDT - Licenciement nul : quelle réparation en cas de réintégration ?. Pourquoi une telle demande? Pour bien comprendre, revenons brièvement sur la jurisprudence dégagée par la Cour de cassation sur le sujet. Celle-ci considère de longue date que le salarié dont le licenciement est nul et qui demande sa réintégration peut prétendre au versement d'une indemnité réparant le préjudice subi entre le licenciement et la réintégration.
Code du travail - Art. L. 1226-4 | Dalloz
Entrée en vigueur le 24 septembre 2017 5 textes citent l'article 0 Document parlementaire Aucun document parlementaire sur cet article. Doctrine propose ici les documents parlementaires sur les articles modifiés par les lois à partir de la XVe législature.