Commentaire d'arrêt: Arret Alitalia 1989. Recherche parmi 272 000+ dissertations Par • 13 Décembre 2021 • Commentaire d'arrêt • 2 155 Mots (9 Pages) • 172 Vues Dans une décision rendue en formation d'assemblée le 3 février 1989, le Conseil d'Etat est amené à statuer sur le recours émit par la compagnie Alitalia. Arret Alitalia 1989 - Commentaire d'arrêt - gferex. Cette décision de principe a conduit le Conseil d'État à instituer l'obligation pour l'administration d'abroger les actes règlementaires illégaux et ce sans aucune condition de délai. En l'espèce, une directive européenne imposait aux Etats membres d'adapter leur régime de taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Dans ce cadre, la compagnie italienne a demandé au Premier ministre français en 1985 d'abroger diverses dispositions réglementaires codifiées au Code Général des Impôts (CGI) et de fait les remboursements de TVA sur le fondement de dispositions issues du CGI. En effet, la société requérante avançait que les dispositions réglementaires de droit français régissant les remboursements de TVA étaient contraires à la sixième directive européenne du 17 mai 1977 -relative à l'harmonisation des législations des États membres concernant les TVA-.
Le Conseil d'Etat était donc confronté à la question suivante: le juge administratif peut-il exercer un contrôle de constitutionnalité à l'égard d'un décret transposant directement une directive de l'Union européenne? Or il faut bien comprendre que le décret n'était que le miroir de la directive puisqu'il se bornait à reprendre à l'identique les dispositions de celle-ci. Dès lors, contrôler la constitutionnalité du décret revenait à contrôler la constitutionnalité de la directive. Arrêt alitalia fiche d arrêt st. Autrement dit, le Conseil d'Etat devait déterminer si le juge administratif était compétent pour contrôler indirectement la constitutionnalité d'une directive européenne. La solution de l'arrêt Arcelor Dans son arrêt Arcelor, le Conseil d'Etat retient deux fondements pour dégager sa solution: l'article 55 de la Constitution selon lequel « les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois ». En application de cet article 55, le Conseil d'Etat rappelle, dans la lignée de l' arrêt Sarran, que « la suprématie ainsi conférée aux engagements internationaux ne s'applique pas, dans l'ordre interne, aux dispositions de nature constitutionnelle ».
1906 Arrêt Tomaso Grecco, CE 10 février 1905 Arrêt Terrier, Conseil d'État 6 février 1903 Arrêt Société immobilière de Saint-Just, TC 2 décembre1902
QUALIFICATION JURIDIQUE: En l'espèce, l'acte litigieux concerné est une décision implicite de refus du premier ministre de retirer ou d'abroger certaines dispositions des deux décrets. Cette décision est un type d'acte qui permet à une autorité administrative, ici le Premier ministre, d'imposer aux administrés des décisions qui ont pour but de satisfaire l'intérêt général. Le droit administratif L2 : CE, Ass., 3 février 1989, Compagnie Alitalia. Ici bien que la décision soit implicite du fait d'un silence du premier ministre, le refus qui va en découler va maintenir l'ordonnancement juridique du destinataire, par conséquent cette décision sera qualifiée d'acte administratif unilatéral. Cette décision peut être qualifiée plus précisément d'acte décisoire non réglementaire car en l'espèce il y a un rejet de la demande de la société Alitalia. Cette décision sera donc non créatrice de droit puisque défavorable à son destinataire. PROBLÈME DE DROIT 1: En l'espèce, la question posée au Conseil d'État était de déterminer si une administration qui est saisie d'une demande d'abrogation d'un règlement illégal doit obligatoirement faire droit à cette demande?
L'article 189 du traité de Rome interdisant notamment les dispositions réglementaires incompatibles avec les « résultats à atteindre » de la directive. Privée de réponse par l'administration, et puisque ce silence gardé pendant au moins 4 mois, valait refus implicite, la compagnie avait émit un recours pour excès de pouvoir contre ce refus devant le Conseil d'Etat, juge compétent en premier et dernier ressort pour les recours dirigés contre les décrets et actes réglementaires du gouvernement. La question de droit soumise au Conseil d'Etat était la suivante: Un requérant peut-il saisir le juge administratif de l'illégalité d'un règlement interne et ce relativement à une directive européenne transposée après l'adoption de ce règlement? Arrêt alitalia fiche d arrêt 4. Le Conseil d'État en assemblée statue en estimant que si un règlement, conforme lors de son adoption, devient illégal du fait d'une directive européenne, alors l'administration est tenue d'abroger ce règlement manifestement devenu illégal et ce sans condition de délai.