Quand j'étais jeune et fier et que j'ouvrais mes ailes, Les ailes de mon âme à tous les vents des mers, Les voiles emportaient ma pensée avec elles, Et mes rêves flottaient sur tous les flots amers. Les voiles par Alphonse de LAMARTINE - MonPoeme.net. Je voyais dans ce vague où l'horizon se noie Surgir tout verdoyants de pampre et de jasmin Des continents de vie et des îles de joie Où la gloire et l'amour m'appelaient de la main. J'enviais chaque nef qui blanchissait l'écume, Heureuse d'aspirer au rivage inconnu, Et maintenant, assis au bord du cap qui fume, J'ai traversé ces flots et j'en suis revenu. Et j'aime encor ces mers autrefois tant aimées, Non plus comme le champ de mes rêves chéris, Mais comme un champ de mort où mes ailes semées De moi-même partout me montrent les débris. Cet écueil me brisa, ce bord surgit funeste, Ma fortune sombra dans ce calme trompeur; La foudre ici sur moi tomba de l'arc céleste Et chacun de ces flots roule un peu de mon coeur.
Ajoutez ce permalien à vos favoris.
-Effet de relance vers 1-2 répétition du mot « ailes » == départ enthousiaste, mis en valeur par les allitérations en [m] et [r].
B/ Les conséquences du voyage: une prise de conscience. - Le poète s'identifie à un navire qui sombre: vocabulaire qui concerne le bateau "cet écueil me brisa... ce bord... sombra" v. 17 - 18 = image de son désir qui a sombré. - Le poète ressent de l'amertume par rapport au moment où il avait encore le désir de voyager: signification à la rime "mers/amers" strophe 1, "inconnu/revenu" strophe 3. III. La déception suite au voyage. A/ La déception du poète. - Suite au voyage, le poète ressent une grande déception: double comparaison + enjambement du vers 15 à 16 pour allonger le vers et retranscrire la déception: "comme le champ de mes rêves chéris, mais comme un champ de mort où mes ailes semées de moi-même partout me montrent les débris". B/ Un désir de voyager éteint. - Le désir de voyager s'est éteint: idée de mort avec les termes "funeste" v. Les voiles alphonse de lamartine. 17 et "sombra" v. 18 - Le poète effectue une distanciation avec ce désir: utilisation de l'article démonstratif "ces flots" v. 12. C/ Pourtant... quelques regrets subsistent.
Et j'aime encor ces mers autrefois tant aimées, Non plus comme le champ de mes rêves chéris, Mais comme un champ de mort où mes ailes semées De moi-même partout me montrent les débris. Cet écueil me brisa, ce bord surgit funeste, Ma fortune sombra dans ce calme trompeur; La foudre ici sur moi tomba de l'arc céleste Et chacun de ces flots roule un peu de mon cœur. Alphonse de Lamartine (1790-1869) Œuvre posthume (1873) Navigation de l'article