Les handicapés ne le sont pas tous physiquement... ils peuvent l'être psychiquement aussi. En 2009, les personnes en souffrance psychiques sont toujours exclues de la chaîne du logement dans l'agglomération lyonnaise. Mais les choses bougent doucement. Retour sur la conférence-débat "santé psychique et logement" qui s'est tenue le mardi 13 octobre à Lyon. Le handicap psychique reconnu en France depuis 2005 regroupe toutes les maladies mentales, au moins aussi handicapantes dans la vie de tous les jours qu'un handicap physique. La maladie psychiatrique pose en particulier problème dans le logement. Pour les handicapés psychiques d'abord, qui souhaiteraient vivre de manière autonome. On le sait peu, mais 80% d'entre eux vivent toujours chez leurs parents à l'âge adulte. Pas forcément par envie, mais par nécessité. Ils ne parviennent pas à accéder ou à se maintenir dans un logement traditionnel. Le problème est le même au travail, " la plupart des employeurs s'effraient d'accueillir dans leurs entreprises des handicapés psychiques.
Qui a envie de ça? Lorsque nous avons un interlocuteur, cela change tout [... ] ". Pour répondre à ce besoin de logement des personnes en souffrance psychique le Grand-Lyon et l'Etat se sont penchés ensemble depuis 2002 sur la question. Dans le cadre de la conférence d'agglomération de l'habitat (CAH), ils ont réunis, une première française à l'époque, tous les acteurs concernés: élus, associations et familles de malades, bailleurs sociaux, gestionnaires de logements adaptés et professionnels médico-sociaux du Grand-Lyon. Le but étant de " favoriser l'accès et le maintien dans le logement des personnes souffrant de troubles psychiques " par une collaboration rapprochée des acteurs et la mise en œuvre de protocoles communs, à terme. Sept ans après, tous étaient réunis à la conférence débat sur la santé psychique et le logement à l'espace Tête d'Or (centre de congrès) mardi 13 octobre. 7 ans de réflexion... pour sortir un guide Olivier Brachet, vice-président du Grand-Lyon, chargé de la politique de l'habitat et du logement social, est revenu sur le lancement du guide pratique " santé psychique et logement " sorti en 2006 et réédité en 2009.
Le droit au logement ou à l'hébergement reste au cœur des politiques d'inclusion et de lutte contre la précarité. Pourtant, il est avéré que le Handicap Psychique peut avoir des répercussions sur la capacité à accéder à un logement ou à s'y maintenir. Il est donc important de tenir compte des besoins des personnes pour les aider: à vivre dans un logement adapté à leur situation ou à bénéficier de l'étayage nécessaire à leur maintien dans le lieu de vie de leur choix. Il existe des formes d'habitat très différentes: logement social structures semi-collectives dispositifs spécifiques aux personnes présentant des troubles psychiques. Cette offre, diversifiée, permet de proposer des réponses adaptées aux capacités, aux besoins et aux projets de personnes. Pour cela il existe des partenariats soutenus entre les acteurs du soin, du social et du médico-social. En effet, habiter ne se résume pas à avoir un toit mais c'est investir un lieu, un espace à soi, intégré dans la cité, et qui répond aux besoins de chacun.
Article Publié le 23/06/2017 Temps de lecture: 4 minutes Les situations de handicap psychique sont reconnues depuis la loi de 2005. Selon l'OMS, 1 Français sur 5 sera touché par des troubles psychiques en 2020. Elles se distinguent des situations dites, dans le langage courant, de « handicap mental », et sont relatives aux conséquences de troubles psychiques sévères et persistants. Les capacités intellectuelles sont ainsi en général préservées, les soins doivent être réguliers et conséquents, et les manifestations des troubles sont caractérisées par leur variabilité, qui nécessite un ajustement constant.
68% intègrent un logement autonome Ce n'est pas une offre de logement par défaut puisque le patient ne peut pas rester plus d'un an dans l'appartement mais une méthode de soins à part entière. L'équipe médicale de la Clinique Georges Heuyer a relevé, lors de précédentes expériences similaires, que 68% des jeunes qui passent par un service appartement-relais intègrent, à terme, un logement autonome. Quant aux 32% restants, ils retournent chez leurs parents ou bénéficient de soins alternatifs (comme un appartement thérapeutique par exemple). L'appartement-relais est un projet expérimental qui, espérons-le, rencontrera le succès qu'il mérite. L'association Guy Renard pourra, alors, multiplier ce type de structure. Partager sur: "Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste " Thèmes: est gratuit, aidez-nous à le rester. Soutenez-nous!
On y trouve un annuaire complet des acteurs de la santé psychique de l'agglomération, une présentation du cadre législatif et des différentes pratiques à adopter en cas de crise d'un proche. En sept ans, le Grand-Lyon a réussi aussi a mettre en place des formations transversales à tous les acteurs, des bailleurs sociaux aux infirmiers psychiatriques, en passant par les associations d'usagers. Ces formations visent à faire prendre en compte le point de vue de chacun des acteurs dans l'intégration des personnes en souffrance psychique dans le logement. 33 stagiaires en ont déjà bénéficié en 2008 et 2009 et une seconde session de formation sera bientôt lancée, dixit le Grand-Lyon. Mais le plus gros reste à faire. Les besoins en logements de personnes en souffrance psychique dans le Grand-Lyon ne sont toujours pas chiffrés. Selon les institutions psychiatriques, le chiffre serait énorme. L'instauration aussi de protocoles d'accès au logement banalisé pour les personnes en souffrance psychique se fait attendre.
Ces deux dispositifs, doivent permettre d'exercer une attention soutenue auprès de la personne fragilisée et ainsi participer à son maintien à domicile en prenant la mesure, in situ, de l'éventuelle dégradation de son état de santé. Mis à jour le 28 avril 2022