Quant à Méphistophélès, il est le grand sorcier cynique et glaçant qui fixe les règles d'un jeu d'abord aimable, mais qui se mue d'acte en acte en épopée infernale: ainsi le drame de Goethe a-t-il été vampirisé au profit d'une tragédie romantique obéissant aux parfaits canons de l'opéra français.
D'une noirceur qui n'altère pas trop l'intelligibilité, Ildebrando d'Arcangelo contraint son Méphistophélès dans une émission à la séduction très nasale, d'abord soucieuse de son impact. Préparés par Pierre Iodice, les chœurs remplissent efficacement leur office. Quant à la direction de Patrick Davin, elle privilégie une certaine prudence dans les tempi, pour mieux mettre en évidence l'originalité des couleurs et des textures, quitte à émousser certains effets.
Quand le public hue, il est souvent facile de deviner pourquoi. Faust (Opéra Royal de Wallonie (ORW)) - Théatre / Spectacle : Opéra | Out.be. Mais quand il est ravi, il y a parfois lieu de s'interroger sur les raisons de cette satisfaction. En effet, pour le critique qui a déjà été exposé à plusieurs reprises aux spectacles de Stefano Poda, un sentiment de lassitude est peut-être inévitable devant le Faust liégeois: comme on a eu l'occasion de le dire, tous les spectacles signés par cet homme de théâtre italien ont tendance à se ressembler, dès lors que le sujet en est sérieux: murs blancs, rituel hiératique, figurants nus à un moment ou à un autre (on exceptera toutefois son traitement des comédies, comme L'Elisir d'amore proposé à Strasbourg en 2016, ou le Falstaff monté à Liège en 2009). En contrepartie, on reconnaîtra la réelle élégance de ces productions, où la palette de couleurs est aussi réduite que frappante: noir, blanc et rouge pour ce Faust coproduit par Lausanne, Turin – le fief de Poda – et Tel Aviv. L'élément spectaculaire est un gigantesque anneau (de trois tonnes, nous dit-on) qui tourne et pivote, dominant parfois toute la hauteur du plateau et offrant des espaces de jeu variés: cet objet symbolise à peu près tout, à en croire le metteur en scène, ou du moins tellement de choses qu'il ne signifie plus rien, et ses déplacements sont entièrement gratuits car dénués de sens dramaturgique.
La musique de Faust est un cadeau inestimable. Ses mélodies rythment les scènes tragiques avec une stupéfiante justesse d'expression et distillent leurs diverses émotions en un rare festival de tubes où figurent, l'inoubliable Air des bijoux, le Chœur des soldats Gloire immortelle de nos aïeux, le sublime air de Faust Salut! Faust opéra liège. Demeure chaste et pure et encore le Veau d'Or ou la sérénade de Méphistophélès, … de quoi satisfaire les mélomanes les plus exigeants! L'oeuvre sera également donnée au Palais des Beaux-Arts de Charleroi le vendredi 8 février 2019 à 20h. L'introduction aux spectacles: Lever de rideau Toutes les représentations d'opéra sont précédées d'une introduction didactique ouverte à tous. Le rendez-vous est fixé 30 min avant le début du spectacle, en compagnie d'un conférencier, pour une présentation pertinente de l'oeuvre.
Merci pour votre fidélité et votre soutien à nos œuvres. L'emblème de l'opéra français, l'un de ses plus grands succès – et en même temps quelque chose comme sa mémoire. Gounod se souvenait avoir eu le livre de Goethe sous le bras toute sa jeunesse, jusque dans les jardins de la Villa Médicis où il était pensionnaire. Faust fit les beaux jours du Théâtre-Lyrique puis de l'Opéra. De là, il conquit le monde entier et le Metropolitan de New York le choisit pour sa soirée inaugurale du 22 octobre 1883. La musique de Faust est une malle aux trésors. Ses mélodies éblouissantes habillent la moindre scène et font de cette succession de tableaux haut en couleurs un festival de tubes – Air des bijoux, Chœur des soldats, etc. Opéra Royal Wallonie-Liège (Maison d’opéra - Liège, belgique) | Opera Online - Le site des amateurs d'art lyrique. Ce n'est pour rien que Faust a établi la réputation de Charles Gounod et reste, avec Carmen, l'opéra français le plus joué au monde. C'est aussi une musique d'une constante richesse expressive, faite de caresses mélodieuses pour les duos entre Faust et Marguerite, d'éclat et de truculence pour les scènes de foule.
L'usage systématique d'images (archives de la Première Guerre mondiale, motifs de végétation, chevaux…) projetées sur un tulle séparant fosse et plateau, et le décor aux allures d'encombrant échafaudage sur lequel les protagonistes montent et descendent ne sont guère rachetés par les mouvements d'ensemble, bien pesants. Le chœur auquel Berlioz réserve des pages somptueuses et d'une inépuisable diversité est le plus souvent hors scène; lorsqu'il est visible, sa gestique prête un peu à sourire… La musicalité du Faust de Paul Groves Le chef belge Patrick Davin, qui connaît parfaitement l'œuvre pour la diriger régulièrement dans le monde, a, lui, réalisé plusieurs « coupes » dans cette extraordinaire partition qui n'offre pourtant rien de superflu. Un brin acide côté cordes, l'orchestre de l'Opéra de Wallonie sonne toutefois avec clarté. Un Faust de Berlioz au bord des tranchées à Liège - Actualités - Ôlyrix. Sur le plateau, Ildebrando D'Arcangelo, avec son timbre fort séduisant, tient peut-être davantage de Don Giovanni que de Méphistophélès, tandis que la Géorgienne Nino Surguladze est une Marguerite trop apathique.
Adam Palka y ajoute son accent, compliquant l'intelligibilité du propos (alors que les autres solistes, Flórez en tête, offrent un français somptueux et très clair) mais renforçant aussi l'étrangeté de son caractère démoniaque. Faust opéra de liège. Le souffle de la basse est long, la voix sourde sur les voyelles mais bondissante et sonnante. Il court un peu après les passages les plus rapides (notamment Le Veau d'or) mais conserve un enthousiasme envoûtant. Nicole Car, Adam Palka & Juan Diego Flórez - Faust par Frank Castorf (© Wiener Staatsoper) La Marguerite de Castorf ne "demeure" ni "chaste" ni "pure", vivant une descente aux Enfers sans rédemption, dans la violence et l'addiction. Mais même en incarnant cette Marguerite se flétrissant, Nicole Car saisit les moments de grâce du personnage, son éblouissement de se voir si belle en ce miroir (quoiqu'ici attifée d'une manière aussi composite que le plateau, elle aussi clinquante que celui-ci est sombre): la voix parcourt tout l'ambitus avec un placement riche et s'élevant naturellement vers des aigus placés.