Londres, 1946. Juliet Ashton, une jeune écrivaine en manque d'inspiration, reçoit une lettre d'un mystérieux membre du Club de Littérature de Guernesey créé durant l'Occupation. Curieuse d'en savoir plus, Juliet décide de se rendre sur l'île et rencontre alors les excentriques membres du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates dont Dawsey, le charmant et intrigant fermier à l'origine de la lettre. Leurs confidences, son attachement à l'île et à ses habitants ou encore son affection pour Dawsey changeront à jamais le cours de sa vie. Il y a des films que l'on regarde confortablement installé dans un canapé, calfeutré sous un plaid, bien au chaud, en sirotant un thé (ou un bon Whisky certes), tandis qu'il fait un froid de canard dehors. Le Cercle littéraire de Guernesey en fait partie. Réalisée par le vétéran Mike Newell (né en 1942), cette adaptation du best-seller de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows, le roman épistolaire - The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society, phénomène littéraire de l'année 2008, n'a pourtant rien de bien original et remplit un cahier des charges sans se forcer.
Que vaut l'adaptation cinématographique du célèbre roman Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates? Si la question de la fidélité au roman intéresse finalement peu, il s'agira de plonger dans les arcanes de ce qui fait un bon film et non plus de ce qui fait vibrer un lecteur. Même si ici, les livres sont omniprésents, cercle littéraire oblige. Entrons donc au cœur du Cercle littéraire de Guernesey. Le secret Si la niaiserie était l'égale de la platitude cinématographique alors Le Cercle littéraire de Guernesey serait un exemple hyperbolique du genre. Bien sûr l'histoire romanesque pouvait intriguer dans les pages d'un livre, mais au cinéma cela donne un plat livre d'images (et il y a de quoi faire sur cette belle île), mais pas à la sauce Godard, plutôt une sauce sucrée, bien mielleuse qui fait bâiller ou agace pendant les tout de même deux heures et trois minutes que dure le film. Nous voyons en effet défiler d'abord les images de gens qui s'écrivent, on les voit donc écrire.
La star en vogue Lily James (la Cendrillon de Kenneth Branagh) porte cette balade bucolique sur la belle île anglo-normande de Guernesey, entre histoire d'enquête, histoire d'amour, histoire de découverte d'un monde et histoire tout court sur fond de Seconde Guerre Mondiale. Au lendemain de 39-45 dans une Angleterre encore traumatisée, une jeune écrivaine à succès reçoit une lettre du fondateur d'un club de lecture créé pendant la guerre et baptisé « Le Cercle Littéraire des Amateurs d'épluchures de patates ». Au terme d'une correspondance passionnée, Juliet Ashton écoute sa curiosité et décide de se rendre sur l'île de Guernesey, pour y rencontrer les membres de ce groupe. Sur place, elle découvre des gens, un univers et des secrets qu'elle va essayer de percer. Du classique, du classique, rien que du classique. Deux heures durant, Mike Newell nous berce dans un film ampoulé, terne adaptation d'un roman à succès qui s'embourbe dans ses tentatives de restituer sa facture littéraire en déployant un souffle romanesque plus risible que sérieux.
S'installer devant Le Cercle littéraire de Guernesey c'est un peu comme se mettre devant un feu de cheminée, au calme, caresser par la chaleur qui en émane. En tant que vieux briscard derrière la caméra, le réalisateur éclectique (qui a dit « faiseur »? ) de Quatre mariages et un enterrement (1994), Donnie Brasco (1997), Le Sourire de Mona Lisa (2003), Harry Potter et la Coupe de feu (2005), Prince of Persia: Les Sables du temps (2010) se repose également lui-même, comme s'il devenait spectateur de son propre film. La mise en scène est donc un rien pépère, fonctionnelle, et se contente de capturer les merveilleux paysages naturels (même si le film n'a pas été tourné sur l'archipel éponyme en raison de soucis logistiques) et la performance de ses formidables acteurs. L'audience est en territoire connu et rien ne viendra vraiment bouleverser l'ensemble, tant les moments attendus se succèdent du début à la fin. Mais ce n'est pas grave, car même si l'on sait d'avance comment cette histoire va se terminer, on est finalement pris par ce récit qui commence de façon plutôt légère avec des personnages malins, évidemment très attachants et même drôles, mais qui révèlent très vite une face cachée.
Le reste de la distribution vient apporter ce style si anglo-saxon où le flegme n'est jamais aussi beau que lorsqu'il explose pur laisser parler la colère intestine. En conclusion, « Le Cercle Littéraire de Guernesey » est un film romantique et historique qui vent lever le voile d'une page de l'histoire assez méconnue. On plonge aisément par un scénario solide et une mise en scène simple mais efficace. L e réalisateur a choisi une lumière très éclatante et toute en clair-obscur pour l'image soit en accord avec l'esprit du film. Les héros évoluent dans un environnement reconstitué d'une ile discrète, rurale et qui la rend si romantique. Les ambiances sont superbement retranscrites et le support est totalement à la hauteur. Les contrastes donnent un volume et une profondeur à l'image à la hauteur de l'ensemble. La piste Dolby Digitale 5. 1, parvient à répartir avec beaucoup de précision les différentes ambiances du film, qu'elles soient feutrées ou au contraire plus bruyantes comme lors des scènes impliquant les Allemands ou encore celle de l'évacuation des enfants.
Alexis Chabert a travaillé en couleurs directes, mélangeant plusieurs techniques. On admire la beauté diffuses des couleurs, mais on ne réalise pas tout de suite l'intervention de l'acrylique, de la gouache, et même de pastels ou de bic! Tout se confond pour délivrer ce dessin envoutant. Automne en baie de Somme est un polar de la Belle Epoque, à l'intrigue solide, qui sait nous entraîner là où elle veut, pour mieux nous surprendre. Le tout servi par un magnifique dessin en couleurs directes qui vous envoûtera. Philippe Pelaez, Alexis Chabert – Grand Angle, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d'auteur et s'est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d'exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d'existence, des dizaines de milliers d'articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe.
Pelaez nous propose un polar dans le cœur de la France de 1900. Découpé en chapitres, le récit livre ses secrets petit à petit. L'enquête sait nous égarer pour nous détourner de la simple vérité. L'art de Philippe Pelaez est de nous faire oublier les quelques règles du polar qui nous mèneraient à l'assassin en attirant notre attention ailleurs. Tout ce talent de magicien fonctionne grâce au fait que d'autres intrigues se mêlent à la recherche du coupable. Broyan a aussi son histoire personnelle, un drame à régler. Jusqu'où va-t-il aller pour cela? On se le demande car ce commissaire, cigarette au bec, costume avec une éternelle cravate mal nouée, n'a pas le sens des détours. Il tranche dans le vif. Justement, les personnages qui gravitent dans ce récit sont tous intéressants, tout en se révélant au fur et à mesure des pages, lié à des archétypes du polar. Tout est bien ancré dans la Belle Epoque. Le contexte historique n'est pas qu'un prétexte: il sert l'histoire. Les personnages de fiction croisent les personnages historiques et se mêlent à eux pour notre plus grand plaisir.