Comment un prêtre qui commet à plusieurs reprises les agressions notamment sexuelles évoquées aujourd'hui dans le rapport Sauvé peut-il célébrer en toute conscience l'Eucharistie? Où est passé le « Va et ne pêche plus », ainsi que la « pénitence ». Continuer à consacrer le pain et le vin se croyant à chaque fois pardonné n'est-il pas une offense majeure à la loi de Dieu dont il doit être le serviteur? Va et ne pêche plus streaming. Comment le prêtre qui a accueilli son confrère en confession et qui peut avoir la connaissance de la répétition des actes pervers reste silencieux face à l'offense faite non seulement à d'innocentes victimes mais aussi offense faite à Dieu dont il est le ministre? (... ) Guy Simon
Après avoir guéri l'infirme à la piscine de Bethesda, Jésus le rencontre de nouveau au Temple de Jérusalem et le prévient d'un plus grand malheur si le pauvre homme ose vivre dans le péché. C'est toute la question du lien entre péché et souffrance que nous avons tendance à minimiser. Écoutons, à ce sujet, dom Augustin Guillerand: « Le rencontre de Jésus et du miraculé après l'intervention des Juifs a un double résultat: elle permet au divin Maître de préciser le lien entre le péché et la souffrance; elle provoque surtout la discussion capitale qui va suivre. L’évangile, et son commentaire – Va, ne pèche plus. « Tu es guéri, dit le Sauveur au paralytique, ne retombe pas dans le péché pour ne pas connaître un état de santé plus grave que le précédent » (Jean 5, 14). Ce lien entre péché et souffrance est à la fois connu et pratiquement oublié des hommes. Notre-Seigneur le rappelle pour qu'on s'en souvienne et qu'on vive dans ce souvenir. En pratique, nous avons horreur de la souffrance et nous y allons tout droit et sans cesse par un chemin qui y mène infailliblement.
Cette parole de Jésus nous engage à pardonner d'une part, et à nous convertir d'autre part. A rentrer dans le nouveau monde de la miséricorde divine annoncé par Isaïe (cf. Is 43, 18): dans le désert du péché et de la loi qui le sanctionne, un fleuve de la miséricorde et de l'amour divins féconde la terre aride, des âmes enlisées dans le péché. A sortir de nous-mêmes et de notre péché pour accueillir les fleuves de la miséricorde de Dieu et pour la faire fructifier à l'égard de nos frères pas plus pécheurs que nous. Dialogue avec le Christ Seigneur, Tu ne condamnes pas le pécheur que je suis, mais Tu m'appelles à la conversion et à la miséricorde. Va et ne pèche plus | Notre-Dame du chêne. Délivre-moi de l'habitude viciée que j'ai de juger et de condamner mon prochain, tout en excusant ma propre faute. Pardon et miséricorde, voilà ce dont je Te supplie. Résolution Pour toute critique (pensée) contre un prochain, trois observations bienveillantes.
Si Jésus ne la condamne pas, il transgresse la Loi et on pourra lui aussi l'accuser; s'il se range derrière la lettre de la Loi, il renie alors tout son enseignement de miséricorde. Mais Jésus sait que le péché conduit à la mort. Il ne va donc pas abolir la Loi, mais demander qui appliquera la sentence prévue. Ce sera « celui qui est sans péché ». En agissant ainsi, Jésus ne contourne pas la Loi, mais l'accomplit en lui donnant son véritable sens: sortir d'une situation de mort pour entrer dans la vie: « Celui qui écoute ma parole et croit au Père qui m'a envoyé, celui-là obtient la vie éternelle et il échappe au Jugement, car il est déjà passé de la mort à la vie » ( Jean 5, 24). Lui, le seul Juste, ne condamne pas et son jugement est juste, car il fait la volonté de son Père (cf. Jean 5, 30). Jésus et la femme adultère : « Va, et ne pèche plus » - Les méditations - Catholique.org. En accomplissant la loi de Moïse, Jésus en révèle la nouveauté qui se trouvait déjà en elle: l'amour qui fait miséricorde. Traçant « du doigt » des traits sur le sol, il semble que ce soit Dieu lui-même qui réécrit la loi ancienne (cf.
Evangile selon St Jean, chapitre 8, 1-11 Jésus s'était rendu au mont des Oliviers; de bon matin, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s'assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu'on avait surprise en train de commettre l'adultère. Ils la font avancer, et disent à Jésus: « Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu'en dis-tu? Va et ne pêche plus de biens. » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l'épreuve, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus s'était baissé et, du doigt, il traçait des traits sur le sol. Comme on persistait à l'interroger, il se redressa et leur dit: « Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter la pierre. » Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol. Quant à eux, sur cette réponse, ils s'en allaient l'un après l'autre, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme en face de lui.
La loi vient de Dieu, non pas des hommes. Cette expression non verbale ratifie une sorte d'intériorisation de la loi, passant de la loi positive (« il est écrit ») à une loi intérieure non moins exigeante: « Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » ( Mt 5, 17). Cette intériorisation de la loi avait souvent été annoncée et exigée par les prophètes et une nouvelle alliance était promise: "Je mettrai ma Loi au fond de leur être et je l'écrirai sur leur coeur » (Jr 31, 33, cf. Ez 36, 26-27). Le critère de décision ne doit plus être la lettre de la loi, mais la voix de Dieu qui résonne dans la conscience (cf. Catéchisme de l'Eglise Catholique, 1776). Ici aussi on peut dire que la droiture de la conscience ne vient pas des hommes, mais de la foi en Jésus. Va et ne pêche plus sur. Le renoncement des anciens de lancer des pierres sur la femme adultère faisait preuve d'une certaine honnêteté de conscience. Leur aveuglement n'était que relatif. Le drame qui fond aujourd'hui sur nous est d'avoir perdu le sens du péché et que souvent notre choix d'agir « selon la conscience » jaillit d'un autre type d'aveuglement, lorsque nous jetons nos pierres sur la génération précédente (par exemple les 68-ards) et sur leur conscience.