Le rapport classe toutefois le Maroc parmi les pays « intermédiaires » en ce qui concerne la fraude fiscale en Afrique. En cause, les cas de fraude fiscale au Maroc sont moins sévères par rapport à d'autres pays à cause de la performance du système de contrôle fiscal mené par la Direction générale des impôts. Le rapport révèle également que les revenus des Marocains à l'étranger dépassent 3, 7 Mds de dollars soit 3, 1% du PIB. Ils représentent une perte en matière fiscale pour le Budget de l'Etat de 69, 9 millions de dollars. Le rapport a passé au peigne fin le problème de la fraude fiscale dans tous les pays dans ce rapport premier du genre. Le but étant de mettre la lumière sur l'ampleur de par le monde des déperditions financières liées à la fraude fiscale.
A cette majoration s'ajoutent également des intérêts de retard. Quels sont les critères d'une déclaration de soupçon de fraude fiscale?
A ce stade, nous pouvons distinguer les trois types suivants: La résistance passive: elle demeure le fait du contribuable qui évite l'impôt en s'abstenant d'accomplir l'acte taxable ou en réduisant sa consommation ou sa production imposable. La résistance déclarée: c'est l'oeuvre des groupes plus ou moins organisés ou de puissants lobbies préservant les intérêts de leurs composantes ou encore du contribuable qui conteste une imposition qu'il estime sans rapport avec ses facultés contributives en empruntant des voies contentieuses. La résistance cachée: elle reste le fait du contribuable (avec ou sans complices) qui se livre à une exploitation habile des dispositions fiscales (évasion fiscale), voire à une transgression ouverte et volontaire de la loi fiscale en vue d'éluder l'impôt (fraude fiscale). C'est cette dernière forme de résistance qui constituera la pierre angulaire de notre étude que ce soit à travers ses causes et manifestations, qu'au niveau des moyens de contrôle fiscal en tant qu'instrument privilégié de lutte efficace contre la fraude chez l'entreprise.
D'après les chiffres de la Direction générale des impôts, l'évasion n'est pas la pratique la plus répandue. Au Maroc, le plus gros de la fraude consiste à sous déclarer ses revenus. 67% des fraudeurs minorent le chiffres d'affaires de leur entreprise. Qui est en charge de lutter contre? La Trésorerie générale du royaume (TGR) est chargée du recouvrement des finances publiques, qui porte entre autres sur l'impôt sur le revenu. Ensuite, c'est la Direction générale des impôts (DGI) qui est chargée de repérer les actes de fraude et d'évasion fiscale. Environ 16% des effectifs de la direction sont affectés à ce contrôle, parmi lesquels 77% des personnes sont des inspecteurs vérificateurs, soit 630 agents (chiffres de 2006). Bien sûr, pour lutter contre un phénomène, la répression ne suffit pas toujours. Ainsi, dans ce cas là, les économistes d'inspiration libérale réclament une baisse des impôts au Maroc, évoquant la « pression fiscale » du pays. Ils supposent ainsi que s'il y avait moins d'impôts, les Marocains déposeraient moins leurs revenus à l'étranger.
Dans ce deuxième cas, les contribuables peuvent parfois jouer sur les systèmes fiscaux de différents pays afin d'éviter des impôts. Différents types de fraudes considérés au Maroc Dans la fiscalité marocaine, les fraudes sont classées en deux catégories à savoir: les fraudes sur les comptes bilans et les fraudes sur les comptes de gestion. On parle de compte de gestion pour indiquer les différents comptes qui indiquent les flux et toutes les transactions liées à l'activité, y compris celui sur lequel s'affichent les profits et tous les excédents des produits d'exploitations. Ainsi, les contribuables peuvent dissimuler les recettes ou réduire le nombre de ventes, comme le cas de la dissimulation de factures lors des prestations de services. Une vente qui se fait sans facture est susceptible de ne pas apparaitre dans le résultat comptable définitif. Il peut aussi arriver que le prix d'achat de certains matériaux soit augmenté dans le but de détacher ces sommes de la base imposable finale.