Elle lui a demandé s'il connaissait Moïse. Momo a dit qu'il était « Mohamed », car il était encore fâché contre elle parce que elle les avait abandonnés (à son père et a lui) et parce qu'il ne voulait pas qu'elle le reconnaisse. Sa mère a demandé des nouvelles concernant Moise et l'enfant lui a répondu qu'il était parti parce qu'il voulait retrouver son frère ainé « Popol ». Il a dit cela, car son père lui parlait toujours de Popol. Il disait que Popol était toujours meilleur que lui et il était un peu curieux à son sujet. Sa mère disait que cela ne pouvait pas être possible, car elle n'avait jamais eu de Popol. Après, elle a dit au revoir et elle est partie. Le soir même il a dit en rigolant à monsieur Ibrahim que ce serait quand il l'adopterait et monsieur Ibrahim lui a répondu que dès demain s'il voulait. Alors, l'épicier l'a adopté et l'avenir s'annonçait très bien pour eux. Un jour, ils ont décidé de partir en voyage. Ils ont beaucoup parcouru. C'est alors qu'ils sont arrivés à Istanbul.
Dans les années 60, Moïse vit à Paris avec son père, un avocat sans affaires et sans femme. Son père lui traite plutôt comme esclave que son fils, lui comparer à son frère parfait. Il était déjà soupçonné de voler, donc Moïse commencait voler de l'Arabe de la Rue Bleue, monsieur Ibrahim. Monsieur Ibrahim ne dit qu'une phrase par jour, en expliquant qu'il n'est pas un Arabe, mais musulman, et il appelle Moïse Momo parce que c'est moins impressionnant. Il sait que Momo vole de lui, mais monsieur Ibrahim lui dit que s'il doit voler, il veut qu'il vole de lui. Monsieur Ibrahim lui donne des trucs pour soutirer de l'argent de l'argent à son père sans qu'il s'en rende compte. Il lui aussi donne un truc pour la vie « c'est sourire, qui rend heureux ». Un jour, après être viré, le père de Momo a quitté. Momo était tout seul dans son appartement. À peu près trois mois plus tard, son père a été trouver mort. À ce point là, monsieur Ibrahim était déjà comme un père pour Momo, donc quand la mère de Moïse vient le chercher, Momo a menti, en disant qu'il s'appelle Mohammed et Moïse est parti.
Monsieur Ibrahim enseigne progressivement l'amour à Momo. Sa disponibilité et sa bienveillance vont faire prendre conscience à Momo de sa valeur et de toutes les possibilités qui vont l'emmener sur le chemin du vrai bonheur, celui d'avoir des relations riches en amour et partages sincères et épanouissants. b) Pour rejoindre sa femme Le voyage en voiture prend la forme d'une quête initiatique. Monsieur Ibrahim ayant accompli sa mission de vie auprès de Momo, il peut désormais rejoindre sa femme qu'il n'a jamais cessé d'aimer au Ciel. La dernière étape de cette quête réside dans la réunion de Momo et Abdullah qui, après avoir été un guide spirituel pour monsieur Ibrahim, transmet sa sagesse à Momo qui est désormais capable de tourner seul comme un vrai derviche.
En le laissant se servir dans l'épicerie comme chez lui, il refuse de faire de lui un voleur, il lui a déjà tout donné. En le laissant accumuler les boîtes de conserve, il le remplit symboliquement de son amour inconditionnel. Il le traite comme un fils donc il ne peut pas se sentir volé, il est heureux de le combler. Momo devient père lui-même et pardonne à "la prof d'espagnol" sa mère. Pour acter ce pardon il lui permet de se faire appeler "grand-mère" par ses enfants. L'amour de monsieur Ibrahim en tant que père lui a permis de vivre pleinement sa propre paternité. En devenant père à son tour, il fait l'expérience de l'amour inconditionnel et comprend que sa mère devait d'abord se sauver elle-même en quittant son père afin de pouvoir le retrouver plus tard, tout en continuant à l'aimer à distance, car le père de Momo n'ayant pas accepté d'avoir survécu à l'holocoste, il se détruisait lui-même en détruisant son entourage. Il fallait que le père de Momo meure pour que l'amour puisse revenir dans cette cellule familiale.
Le moment de la mort devient même davantage émouvant. J. : Qu'est-ce qui vous a amené à choisir un jeune Juif et un vieux Musulman comme personnages de cette belle rencontre? É. : Je voulais aller contre les idées reçues. Aujourd'hui, à cause du conflit israelo-palestinien, à cause des tensions internationales, on ne parle plus des juifs et des musulmans que comme des ennemis. Or, juifs et musulmans vivent ensemble et s'entendent très bien depuis des siècles! Dans les pays du Maghreb, juifs et musulmans non seulement cohabitent mais se sentent plus proches entre eux que d'un cousin européen. En Occident, dans certains quartiers des grandes villes, comme ces rues parisiennes que j'évoque dans le texte où j'ai moi-même vécu, il y a aussi un vrai voisinage harmonieux, enrichissant, une solidarité qui s'exprime au-delà des différences. C'est pour cela que Momo est juif et monsieur Ibrahim musulman: chacun va apporter le bonheur à l'autre. Ils vont se changer la vie, ils vont se rendre heureux.