Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Partout où vous allez, vous portez en vous le poison des comparaisons et vous passez votre temps à attendre ce que vous avez déjà reçu. Il y a des auteurs dont on sait qu'ils seront importants, mais qu'on attend d'être prêt pour les rencontrer: c'est comme les gens, ceux qui comptent arrivent dans notre vie au moment où il faut. Gary : La Promesse de l'aube : Chapitre 21 (Commentaire composé). Certains découvrent Gary à l'adolescence, d'autres jeunes adultes, moi c'est maintenant que j'ai à peu près l'âge qu'il avait lorsqu'il a écrit cette Promesse de l'Aube. Je ne peux pas expliquer pourquoi, mais j'ai su que c'était le bon moment lorsque j'ai lu Un certain M. Piekielny de François-Henri Désérable, roman truffé de signes et de synchronicités que j'ai pris comme un signe (lié à autre chose). Fils unique, sans père, le narrateur est l'objet d'un amour absolu, total et inconditionnel de la part de sa mère, qui sait qu'un grand avenir s'ouvre devant lui, qu'il sera un héros, ambassadeur de France et grand écrivain: c'est cette puissance de l'amour maternel que nous raconte Gary, de son enfance à Vilius/Wilno à la guerre… Si ce texte a bouleversé des générations de lecteurs, c'est qu'au-delà de l'expérience personnelle il atteint l'universalité de l'expérience humaine, celle d'un amour maternel face auquel aucun autre amour ne peut rivaliser.
Nous comprenons que l'auteur souhaite à ce moment là devenir écrivain pour faire plaisir à sa mère. Les motivations apportent « la récompense de ses peurs », il établit une sorte de justice, « le couronnement de ses peines ». Cependant sa motivation essentielle reste « la tendresse de fils ». Il déclenche et amène une réflexion plus générale sur la création littéraire et sur sa vie. 4. La fonction littéraire Il met en évidence ce moment, « ce fut ». C'est un éveil, une seconde naissance, on le devine pris par le besoin essentiel d'écrire, de « tout mon être ». Il est en quête de création littéraire comme on est en quête de justice. Il nous donne la définition de la création littéraire, « pour moi… ». Il insiste sur l'idée qu'on n'y échappe pas mais on essaye. La promesse de l’aube, de Romain Gary : la puissance de l’amour maternel – Cultur'elle. L'idée d'un recommencement avec implicitement le risque infinitésimal de l'échec domine le passage, l'échec fait partie des possibles, le combat se poursuit, l'écrivain est confronté à son adversaire le plus sanglant, lui-même. Les débuts d'un écrivain en quête de littérature nous amène à analyser le regard et le point de vue amusés que L'écrivain porte sur lui-même.
C'est finalement la découverte de son moi profond d'un point de vue artistique. Les difficultés et les situations d'échec furent par conséquent l'occasion de mettre son être en contradiction pour guider son âme d'écrivain vers une littérature plus réfléchie. Il n'avait pas encore pris conscience de l'aspect libérateur, cathartique des mots, les mots libèrent des maux ainsi que le suggère la dernière phrase « une façon de rendre l'âme pour demeurer vivant ». La littérature est salvatrice. Conclusion Le pouvoir des éditeurs est dénoncé de façon caustique et ironique. La promesse de l aube romain gary extrait date. L'accent est mis sur l'autosatisfaction et la désinvolture des représentants de l'édition. Le dénouement montre le plaisir d'une sorte de revanche. Ce passage retrace les débuts d'un écrivain, il met en évidence le rôle et l'influence de sa mère sur son travail d'écriture. Il dépassera toujours ses échecs durant toute sa carrière même pendant qu'il est à Paris.
Il y avait, dans mon cœur, une jeunesse, une confiance, une gratitude, dont la mer antique, notre plus fidèle témoin, devait si bien connaître les signes, depuis le premier retour d'un de ses fils victorieux à la maison.