« Le Petit Nicolas fait la fête! », de Goscinny et Sempé, Imav Editions, 104 p., 19, 90 €.
« Le Petit Nicolas » a 60 ans, vous êtes ému? SEMPÉ. Ça me fait tout drôle. Je suis triste que René (Goscinny, NDLR) ne soit plus là pour souffler les bougies avec moi. C'était mon complice, mon copain. Nous étions si jeunes, si beaux. Je suis fier que ce « p'tit gosse » existe toujours. Plus de 15 millions d'exemplaires vendus dans le monde, des traductions en 40 langues, des films, des dessins animés, un long métrage d'animation prévu en 2020... Comment expliquez-vous un tel succès? Poesie bonjour dessin. L'innocence. Un univers intemporel, universel. Un esprit insolent. Comment est né « Le Petit Nicolas »? « Le Petit Nicolas » a d'abord été une bande dessinée en couleurs avant d'être un livre illustré en noir et blanc. Un journal belge, appelé « Le Moustique », pour lequel je dessinais, m'avait demandé de réaliser une BD. Je faisais déjà des dessins humoristiques avec un petit garçon. Un jour, j'ai vu passer un bus avec une pub pour les vins de l'enseigne Nicolas, alors j'ai nommé mon personnage ainsi. René Goscinny, dont je venais de faire la connaissance, m'a dit: « Tu as un personnage tout trouvé, avec Nicolas... » J'ai répondu: « OK, mais je le fais avec toi!
» La BD, ce n'est pas trop mon truc. Moi, il me faut de l'espace, j'ai horreur des cases, des petites bulles. Le 11 février 1964, Goscinny (à g. ) et Sempé font sauter quelques crêpes pour fêter le prix Alphonse-Allais de l'humour, décerné pour « Le Petit Nicolas et les copains ». (Keystone/Gamma-Rapho) Comment vous êtes-vous rencontrés, vous et René Goscinny? Dans une agence de presse des Champs-Elysées. Il arrivait de New York, ce qui m'impressionnait énormément. Il m'a invité à manger des oursins. Moi, je ne savais pas ce que c'était... Nous sommes devenus copains. Dessin de chat - Illustration féline - Courte poésie féline. C'est un très grand souvenir. Je travaillais alors pour « Sud-Ouest Dimanche ». En 1959, le journal voulait une série avec Goscinny. Alors on a repris Nicolas. La femme d'Alex Grall, l'éditeur de Denoël, avait repéré nos histoires dans l'hebdomadaire et lui a suggéré d'en faire un livre. « Le Petit Nicolas », c'est votre enfance? Non, pas vraiment! J'ai vécu une enfance assez rude. Plus je vieillis, plus je trouve qu'elle a été très rude.
Devant l'étendue des possibilités soulevées par ces maîtres de la gomme et du porte-mine, parfois de l'acrylique et de l'encre, le spectateur s'interroge, se perd, se confond. Le dessin, en son sens le plus élargi, nous montre combien soin et patience sont propices à l'élaboration d'un art positivement cérébral, vigoureux dans ses saturations, délicat dans ses réserves. Évoquons l' Escapade d'Anne Touquet, qui suggère plus qu'elle ne dessine, à travers des espaces de supposition scandés par la surface granuleuse du papier et des effets de projection. Des personnages sans visage se dédoublent, se mélangent, créant des interstices narratifs faits de mouvements et de tourments. Le plus important repose sans doute sur cet art consommé du vide, de l'intervalle et de la suggestion, afin de créer du geste, à l'image de ce plongeur aérien qui n'en finit plus de tourbillonner. Poésie le dessin et peinture. Plus loin, les œuvres de Fanny Michaëlis paraissent sonder des affects enfouis, des personnages explorent une certaine candeur, parfois étonnés d'être là, face à un monde qui pourtant semble peser de tout son poids.