Télémaque disait: «Je voudrais être une sorte d'indicateur des objets paradoxaux. » Il tenait pour un objet paradoxal, « objet comme doué d'une malice interne »: le slip, la gaine, la tente de camping, le coffre-fort, la chaussure de sport, les ciseaux, la canne, etc. Il créait l'insolite par l'intrusion d'un tel objet dans un ensemble: par exemple, dans Le poète rêve sa mort (1964), il montrait dans le ciel un téléphérique attaqué par une chaussure de ten-nis plus grande que lui. Petit Célibataire un peu nègre et assez joyeux (1964, Paris, musée national d'Art moderne), qui fit la couverture d'Art Press, est une tête d'homme à demi recouverte par un slip. Hervé Télémaque, l'art métèque. Ses tableaux-assemblages semblaient une parodie du combine-painting de Rauschenberg, car il y avait une motivation ludique en lui. Il abandonna en 1966 la peinture à l'huile pour la peinture acrylique, et sa technique devint tridimensionnelle. Hervé Télémaque fit partie de la dernière Exposition internationale du surréalisme patronnée par André Breton en 1965, « L'Écart absolu »; il collabora à la revue L'Archibras de ses disciples après la mort du poète; il aida José Pierre à organiser l'exposition « Surréalisme » en 1970 au Moderna Museet de Stockholm; il réalisa une série de cinq tableaux, Suite à Magritte, pour rendre hommage à celui-ci.
Hervé Télémaque: Rome, L''Attico, 1965 (cat. n° 19, repr. ) Hervé Télémaque: Tanlay, Centre d''art, 1999 (repr. coul. p. 26) Art Press, Paris, mars 2001, n° 266 (repr. sur la couverture) Les années pop 1956-1968: Paris, Centre Pompidou, Galerie 1, 2001. - Paris: éd. du Centre Pompidou, 2001 (n° 64-46, repr. ). N° isbn 2-84426-081-0 Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky Griffon (Henri). - Hervé Télémaque. - Neuchâtel: Ides [et] Calendes, 2005 (cit. Hervé Télémaque - Art contemporain, Figuration Narrative - Biographie, œuvres et expositions - Galerie Rabouan Moussion. 27, 46, 104). N° isbn 2-8258-0224-7 Hervé Télémaque: du coq à l''âne: Paris, Musée de la poste, 2005 (repr. 10). N° isbn 2-84056-179-4 Paris du monde entier: Artistes étrangers à Paris 1900-2005 (Exposition organisée par le Centre Pompidou): Tokyo, The National Art Center, 7 février-7 mai 2007. - Tokyo/Paris: Asahi Shimbun/Centre Georges Pompidou, 2007 (sous la dir. de Jean-Paul Ameline) (cat. n° 162, cit et reprod. 161) Collection art contemporain: Paris, Musée national d''art moderne, sous la dir. de Sophie Duplaix. - Paris: Centre Pompidou, 2007 (cit.
A noter en particulier, un entretien très enlevé et pénétrant avec Télémaque lui-même à la fin de l'ouvrage et une fiche biographique écrite par ses soins. – Télémaque, Ed. Flammarion, 280 pages, 240 x 310 mm, 60€ Images: Hervé Télémaque, My Darling Clementine, 1963 Huile sur toile, papiers collés, boîte en bois peint, poupée en caoutchouc – 194, 5 x 245 Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne MNAM-CCI/Dist. Télémaque, une poétique de l'objet - La République de l'Art. RMN-GP Photo: Philippe Migeat, Centre Pompidou © Adagp, Paris 2014; Selles comme montagne, S. D., Mine graphite et papiers découpés et collés sur papier; œillets métalliques – 155, 5 x 108 cm [mac] musée d'art contemporain, Marseille © Adagp, Paris 2014; Le Moine comblé (amorces avec Arshile Gorky), 2014, Acrylique sur toile – 200 x 250 cm, Collection de l'artiste Photo: Philippe Migeat, Centre Pompidou © Adagp, Paris 2014 Cette entrée a été publiée dans Non classé.
Hervé Télémaque, à qui on rend hommage en ce moment au Centre Pompidou, fut avec Bernard Rancillac, Peter Klasen, Eduardo Arroyo, Jacques Monory, Gérard Fromanger, etc, un des principaux acteurs de ce mouvement. Pourtant, il ne se reconnaissait pas beaucoup dans l'idée de « figuration », lui qui n'a jamais peint de figure, et encore moins dans celle de « narration », à qui il préfère le terme de « fiction ». Car ce sont des objets qu'a surtout représentés l'artiste aujourd'hui âgé de 78 ans. Des objets quotidiens comme des cannes blanches, des chaussures de tennis ou des tentes de camping, qu'il a assemblés comme des poèmes visuels ou qu'il a littéralement intégrés au tableau comme les « Combines » de Robert Rauschenberg. Hervé télémaque banana bread. Chez Télémaque, un objet ne fait jamais sens en lui-même et ne peut être compris que dans l'ensemble dans lequel il s'inscrit. Mais comme bon nombre de ces objets renvoient à son histoire personnelle, il est nécessaire de connaître quelque peu sa biographie pour comprendre leur présence sur la toile.
Il est né à Haiti, dans une famille bourgeoise. Après des études en France, il décide d'aller à New York où il suit des cours à l'Art Students League. Durant cette période, sous l'influence d'une psychanalyse qu'il entreprend avec l'anthropologue Georges Devereux, il peint des toiles encore marquées par l'expressionnisme abstrait qui jette ses derniers feux. Mais il ne sent pas bien à New York, où il est victime de racisme et où un galeriste lui dit que « le temps n'est pas encore venu pour un peintre noir ». Hervé télémaque banana pancakes. En 1961, alors, il décide de s'installer à Paris où il rencontre rapidement des artistes sud-américains comme Julio Le Parc ou Soto, mais aussi Rancillac, Jan Voss et le poète John Ashbury. C'est l'époque aussi où il change de style et réalise en quelques mois quelques-unes de ses plus grandes toiles d'inspiration « pop » (dont My Darling Clementine, représentée ici). Elles lui valent d'ailleurs d'être remarqué par les Surréalistes et, en particulier, par leur père et maître, André Breton, qui l'invite à participer à son ultime exposition internationale du Surréalisme, à la Galerie de l'Oeil.
Il appartient donc incontesta-blement au surréalisme d'après-guerre, bien que la série de ses Selles en 1978, celle de ses Maisons rurales en 1980, ne relèvent plus de son inspiration précédente. Toutefois, par moments, notamment dans ses collages avec des affiches de cinéma en 1991, ses dessins au fusain et au marc de café en 1994, il a retrouvé les accents qui font sa particula-rité dans le mouvement. Né en 1937 à Port-au-Prince, Haiti.
Scénographie: Laurence Le Bris Le catalogue Après l'introduction de Jean-Paul Ameline, le catalogue propose une chronologie complète retraçant l'histoire du mouvement de la figuration narrative entre 1960 et 1972: abondamment illustrée de documents d'époque souvent inédits, elle est enrichie d'une large anthologie de textes et d'articles de presse permettant de retrouver les prises de position des principaux protagonistes de cette histoire: celles des artistes mais aussi celles des critiques qui défendirent la figuration narrative (J. J. Levêque, G. GassiotauTalabot, A. Jouffroy) comme celles de ceux qui la combattirent (P. Restany). Une série d'entretiens permet à neuf personnalités, artistes et critiques, témoins de cette histoire, de donner leur point de vue d'aujourd'hui. Horaires Ouverture: tous les jours sauf le mardi. Horaires: de 10h à 20h nocturne le mercredi jusqu'à 22h. Prix d'entrée: 10 €; TR 8€ Cette exposition sera présentée à l'IVAM, Valence (Espagne) 18 sept. 2008 au 11 janvier 2009