À l'heure du procès il est bon de faire mémoire des faits, mais aussi de la réaction exemplaire des croyants. Nous savons bien que tout cela reste fragile face à la puissance des idéologies qu'aucun respect n'endigue. Et nous n'avons que les armes de la foi. Troisième session avec Christian Salenson | L'Arche en France. Que la béatification espérée de Jacques Hamel soit pour tout homme de bonne volonté un appel à la fidélité à l'homme de paix qu'il fut et à celle qu'il inspira.
Quel chemin a-t-il ouvert? C. S. : La question qui était posée lors de ce colloque à Christian de Chergé était: » Chrétiens et musulmans pour un projet commun de société ». À cette question politique, il donne une réponse originale: une mystique du dialogue! Je pense qu'on ne pourra pas tenir dans le « vivre-ensemble » si des hommes et des femmes des différentes traditions ne se décident pas, à la manière de Massignon ou de Chergé, à donner l'hospitalité à la foi de l'autre dans leur propre foi et à gravir ensemble, en restant à portée de voix, cette échelle mystique. Christian Salenson - Paroisse Sainte Thérèse de Langogne. Vous êtes l'initiateur de la communion Tibhirine (qui rassemble 250 priants en France) placée sous le patronage des moines. En quoi consiste-t-elle? C. S. : Avec quelques chrétiens, nous avons décidé de créer une communion spirituelle, il y a cinq ans, en fidélité aux frères de Tibhirine. Nous en avons besoin pour nous tenir dans la vie en croyants qui refusent clairement toute stigmatisation de l'islam. Aujourd'hui, nous pouvons dire que nous ne voulons plus croire en chrétiens sans une ouverture constante à la foi de l'autre.
Nous pensons que le dialogue se vit avec des personnes mais aussi avec leur tradition religieuse. Comment vivre une Année de la miséricorde sans recevoir aussi ce qu'en disent le judaïsme et l'islam comme le pape François nous y invite? Quelles sont les autres œuvres liées à l'héritage spirituel de Tibhirine qui resteraient à publier? C. S. : L'essentiel est disponible. Nous avons les textes voulus pour recevoir leur témoignage et en vivre. Selon sa sensibilité, chacun peut entrer par les écrits des frères Christian ou de Christophe, ou encore de Luc même si ce dernier a moins écrit… Nous avons là un trésor pour notre temps. Recueilli par Robert Migliorini (1) Notamment Prier 15 jours avec… Christian de Chergé, Éditions Nouvelle Cité, 128 p., 12, 90 € et Christian de Chergé. Une théologie de l'espérance. Tibhirine 1996-2016, Bayard, 280 p., 18, 90 €. Thèmes associés
Avec les autres religieuses et religieux martyrs d'Algérie, ils sont inséparables de tous ces musulmans algériens, martyrs souvent anonymes qui eux aussi ont donné leur vie en fidélité à Dieu, par amour pour leurs frères et sans céder à la violence. Ensemble, chrétiens et musulmans, ils ont dessiné, selon l'expression du pape François, « un grand signe de fraternité dans le ciel ». La célébration de béatification le 8 décembre 2018 a révélé cette communion eschatologique. Les religieuses et religieux martyrs sont comme l'icône de l'Église d'Algérie. Ils représentent tous ces chrétiens d'Algérie, qui, aujourd'hui comme hier, permettent au Christ de témoigner à travers eux de son amour pour l'Algérie, jusqu'à l'extrême… → RELIRE. Frère Christophe de Tibhirine: le don ultime Le départ de Jean-Pierre nous laisse un peu orphelins. Tant qu'il était là, un fil singulier nous reliait à Christian, Christophe, Luc, Michel et les autres. On a eu besoin de ce temps qui nous sépare de la mort des moines.
Sa spiritualité est nourrie de la rencontre de l'Islam et d'un dialogue existentiel, au quotidien, avec les voisins et amis musulmans. Elle est une spiritualité de la rencontre, une spiritualité de la « visitation » offerte à notre temps marqué par la pluralité religieuse et par l'engagement de l'Église dans le dialogue interreligieux. Plus largement, une spiritualité pour tous ceux qui pressentent le mystère qui habite toute rencontre et désirent en vivre. Se ressourcer et apprendre pendant quinze jours en compagnie d'un maître spirituel. EXTRAIT Le 27 mars 1996, le monde apprend l'enlèvement de sept moines du monastère cistercien Notre-Dame de l'Atlas, à Tibhirine, dans l'Atlas algérien. Deux mois plus tard, la nouvelle de leur exécution frappe de stupeur tous ceux qui n'ont cessé d'espérer en leur libération. Les frères ont été exécutés le 21 mai par les terroristes et sont officiellement considérés comme les victimes d'une branche armée du GIA. Christian de Chergé est le prieur de cette communauté depuis 1984.
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